Paris, vu par une expat

Hier, YouTube m’a suggéré une vidéo dont le titre et la description m’ont donné envie de cliquer.

Je n’ai jamais vécu à Paris, mais les quelques fois où j’y suis allée, j’ai détesté cette ville. J’y trouve l’atmosphère lourde, je trouve les gens agressifs, négatifs, et on pourrait argumenter que c’est l’apanage des grandes villes, mais j’ai vécu à Londres de nombreuses années, à Madrid, à Ho Chi Minh Ville, à Détroit, à Baltimore et je vis maintenant à Bangkok, et même s’il y a toujours eu des côtés moins plaisants que d’autres, je n’ai jamais ressenti ailleurs le malaise que j’ai pu ressentir à Paris. J’ai également visité de nombreuses grandes villes en touriste et je n’ai rien trouvé de comparable. Ah si, Marrakech peut-être, où j’ai trouvé l’atmosphère tout aussi oppressante qu’à Paris.

Récemment, je discutais avec une collègue et copine, à qui j’expliquais que jamais je ne revivrai en France. Mes étudiants le savent, je ne suis pas la personne la plus nationaliste au monde. Je visite très peu la France et l’idée de ne jamais y retourner me va bien. Ma copine m’a demandé alors pourquoi j’enseignais le français et comment je pouvais le faire avec autant de plaisir en ayant de tels sentiments vis-à-vis de mon pays.

J’aime la langue française, j’aime la littérature française, et je suis pour la paix dans le monde (je me présente au concours Miss France l’an prochain, votez pour moi !) Je rêve d’un monde où les gens se comprendraient et ne se battraient pas continuellement car ils seraient capables d’accepter leurs différences. C’est déjà parfois extrêmement difficile de se comprendre quand on parle la même langue, mais cela devient impossible quand on ne parle pas la même langue du tout et qu’on vient de cultures différentes, voire très différentes, et que nos repères et nos modèles nous empêchent de voir au-delà de ce qu’on connaît depuis toujours. Je pense vraiment que parler plusieurs langues et ainsi pouvoir avoir accès à d’autres cultures, d’autres littératures, d’autres croyances, nous permet de mieux comprendre le monde et d’être plus tolérant. C’est difficile, mais c’est possible. J’y crois en tout cas, et je me prends pour preuve. Apprendre l’anglais m’a permis d’avoir accès à un monde beaucoup plus vaste que celui dans lequel j’ai grandi. Puis il y a eu les autres langues… Alors, même si je reste perplexe devant une quantité de situations, même si je ressens énormément de colère par rapport à certaines attitudes, mon cerveau a pris l’habitude de se dire qu’il n’y a pas une seule façon d’observer le monde qui m’entoure et qu’il y a des raisons pour lesquelles les gens sont comme ils sont. Raisons que je n’aurais jamais comprises si j’étais restée enfermée dans ma bulle française. Tout comme il y a plein de raisons de dire non et de dire merde à certains comportements. Ce que je n’aurais peut-être pas osé faire avec autant d’assurance si j’étais restée enfermée dans ma bulle française. Et c’est pour ça que j’enseigne le français. Parce que je crois que les langues ouvrent l’esprit et nous permettent d’étendre nos horizons.

Mais j’ai du mal avec la France, la mentalité française, et je déteste Paris. Je suis toujours sidérée quand mes étudiantes souhaitent aller y vivre. Et quand j’ai vu cette vidéo, je me suis dit que j’allais la partager ici. Cette Néo-Zélandaise vit à Paris et la plupart des points qu’elle mentionne dans sa vidéo me parlent. J’ai regardé quelques extraits d’autres vidéos qu’elle a faites et de mon point de vue, ce qu’elle a à dire est tout à fait valide. Je ne sais pas si toutes ses vidéos sont en anglais, mais celle-ci l’est, ainsi que celles sur lesquelles j’ai cliqué.

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