J’ai étudié en France, en Angleterre, et aux US. Pendant longtemps, je ne connaissais que le système français. Je n’avais rien pour comparer. J’étais bonne élève et j’aimais l’école. Quand je n’aimais pas un prof, je perdais l’intérêt que je pouvais avoir pour une matière mais dans l’ensemble, j’étais satisfaite. J’ai commencé l’université à 17 ans et je n’étais pas trop emballée par les cours que je suivais, plutôt ennuyeux, mais je faisais ce qu’il fallait pour avoir des résultats acceptables. Puis, quand j’étais aux US, je me suis inscrite à la fac et j’ai découvert un système complètement différent. Avec entre autres des profs super disponibles, joignables par courriel ou même par téléphone et une énorme variété de cours parmi lesquels choisir. Je ne savais même pas qu’il était possible d’étudier certains des sujets proposés. J’ai adoré mon semestre là-bas. Quelques années plus tard, j’ai fait une licence en Angleterre, et pareil, j’ai adoré le système d’éducation supérieure. Là encore, des profs très disponibles, très ouverts, avec lesquels on pouvait avoir des discussions très intéressantes et qui étaient vraiment bienveillants dans l’ensemble. J’avais l’impression que ma réussite leur importait. Si j’avais besoin d’explications supplémentaires, je n’ai jamais ressenti que je les dérangeais et ils étaient toujours prêts à me répondre et à m’aider. En personne ou par courriel. Quand j’obtenais une note sur un devoir, il y avait toujours un commentaire pour l’accompagner et justifier cette note. Je n’ai jamais ressenti de condescendance de leur part et j’ai vraiment adoré étudier en Angleterre. C’était intense et fatigant, mais c’est une expérience qui me laisse de très bons souvenirs. Quelques années plus tard, j’ai fait un master avec une université française. Comme je vivais à l’étranger, je l’ai fait à distance. Et là, aïe aïe aïe !!! Il y a tellement de choses qui m’ont déplu et qui m’ont fait détester cette année que je ne sais pas par où commencer pour en parler. Je n’ai même plus vraiment envie d’y penser. J’ai tellement détesté cette année que j’ai décidé de m’arrêter au bout d’un an. Avant de m’inscrire, je pensais pousser un peu plus loin, faire un peu de recherche en linguistique peut-être, dans le champ du plurilinguisme.
Je reprendrai peut-être des études en linguistique à l’avenir, mais ce ne sera pas en France. C’est dommage parce que financièrement, c’est quand même plus abordable que les études en Grande-Bretagne.
J’ai obtenu de bons résultats pourtant. Mais ce que j’ai détesté, en plus des cours terriblement ennuyeux dans leur format et parfois bourrés de fautes, c’est l’attitude des profs vis-à-vis de leurs étudiants. Complètement désintéressés de savoir si on s’en sortait ou pas avec la tonne de boulot qu’on devait fournir. Pas de réponse aux courriels, aucune communication à part pour nous dire qu’il fallait rendre un devoir final et ensuite nous donner une note, rarement justifiée. Beaucoup de condescendance. J’avais parfois l’impression d’être traitée comme si je sortais du lycée, n’avais pas déjà 10 ans d’expérience dans l’enseignement et ne connaissais rien à la vie. J’ai fini l’année écœurée, déçue par cette expérience pas du tout enrichissante et le manque de bienveillance des professeurs. Bien sûr, il n’étaient pas tous comme ça. J’en ai eu deux en particulier qui étaient fantastiques, proposaient des cours extrêmement intéressants et faisaient preuve de beaucoup de bienveillance. Il y en avait d’autres qui étaient sympas mais qui étaient probablement trop occupés par leur recherche pour vraiment prendre le temps de nous répondre quand on avait des questions, ce qui résultait en beaucoup de frustration.
J’avais un peu oublié tout ça, mais cette semaine, une de mes brillantes étudiantes qui fait un master en France m’a fait part de quelque chose qui l’avait choquée dans son université. Ils ont eu des partiels récemment. Et quand les profs rendent les devoirs, toute la classe est au courant des notes de ses collègues car elles sont publiquement discutées. Même si vous préféreriez garder cette information pour vous-même, vous n’avez pas le choix. Pour elle, habituée au système anglo-saxon dans lequel les étudiants sont traités comme des adultes, ça a été une véritable surprise. Bien qu’elle ait elle-même obtenu de bons résultats, elle a trouvé ça humiliant et je suis plutôt d’accord. Si vous obtenez une mauvaise note, vous n’avez pas forcément envie de le crier sur les toits. Et vous êtes adulte, vous devriez pouvoir choisir si vous souhaitez partager vos résultats avec les autres.
Quand j’étais à l’école en France, c’était commun que les profs rendent les devoirs dans l’ordre, de la plus mauvaise note à la meilleure. Quelle pratique étrange, non ? Quelle humiliation pour les élèves en difficulté, et quelle façon de les encourager à mieux faire ! On trouvait ça normal quand on était à l’école, mais quand j’y repense, je me dis que c’est vraiment trop nul comme façon de procéder. Tellement pas pédagogique. Et ça en dit long sur la mentalité française, il me semble…
Si vous avec l’intention d’étudier en France, je ne veux pas vous effrayer, mais il est important d’être conscients des différences culturelles et c’est toujours mieux d’être bien préparé mentalement. Mon expérience n’a pas été transcendante mais je connais des gens qui ont adoré leurs études en France. Vous pourriez très bien vivre une expérience formidable. Un jour, je parlerai des avantages à étudier en France. 😉