Changements dans les examens du DELF et du DALF

Samedi dernier, je me baladais dans les rues de Kyoto quand mon téléphone, qui m’espionne constamment et me connait si bien, m’a envoyé une notification pour m’alerter qu’un article était susceptible de m’intéresser : Les épreuves des diplômes DELF et DALF évoluent.

En effet, le titre m’a tout de suite plu. Je ne l’ai pas lu immédiatement car c’était le weekend et j’avais plein de choses à faire et à voir à Kyoto et je ne voulais pas penser au travail. Mais j’ai quand même eu des réflexions qui m’ont très vite traversé la tête. Je me suis dit : “j’espère qu’ils ont changé le format du DALF et que les candidats seront plus évalués sur leurs compétences linguistiques que leurs compétences académiques” ; “peut-être qu’il vont proposer un DALF académique et un DALF général, comme pour le IELTS en anglais, car ça aurait beaucoup de sens de ne pas demander aux candidats ne souhaitant pas s’inscrire en fac de rédiger une synthèse et de faire des présentations orales exigeant 15 minutes de monologue, situation dans laquelle les candidats ne se trouveront probablement jamais s’ils ne comptent pas faire d’études supérieures en langue française” ; “peut-être qu’ils vont proposer une partie similaire à celle intitulée Use of English dans les examens d’anglais, dans laquelle les candidats pourront démontrer qu’ils connaissent la grammaire et ont du vocabulaire”, etc., mais en gros, j’espérais que le format du DALF changerait et serait moins intimidant, moins stressant, moins académique, plus axé sur la linguistique. Je me suis aussi demandé s’il allait falloir que je refasse une formation pour me mettre à jour, aller à Paris, et oh la la la, combien ça allait me couter toute cette histoire !

Un de mes amis a passé le C1 d’anglais l’an dernier et le C1 de français en mars de cette année. Il a été choqué de voir la différence entre les deux. Il a trouvé le C1 d’anglais beaucoup moins intimidant. Il s’en est bien sorti en français, mais jusqu’au dernier moment, il était dans un état de stress incroyable, qu’il n’avait pas ressenti avec le CAE (C1 d’anglais). Et il parle et comprend très bien le français depuis de nombreuses années ! Pour moi, il est évident qu’il faut changer le format du DALF et proposer quelque chose de plus semblable aux examens Advanced et Proficiency en anglais pour que ce soit plus juste. J’avais aperçu la première ligne de l’article qui disait quelque chose à propos des normes européennes. J’avais bon espoir.

Quand j’ai fait une pause pour déjeuner, j’ai lu l’article et j’ai été un peu (beaucoup) déçue. Les changements sont minimes et concernent principalement les niveaux A2, B1 et B2 : il n’y aura plus de questions à réponse ouverte, il y aura plus de questions à choix multiple, il y aura plus d’exercices mais moins de questions par exercice et la CE de B1 passera de 35 à 45 minutes. Et voilà. C’est ce que dit l’article en tout cas et comme il a été publié sur le site du ciep, je suppose que c’est exact.

En ce qui concerne le DALF, il y a un changement. Un seul : il n’y aura plus de domaines de spécialité. Les candidats ne pourront plus choisir entre Lettres et Sciences Humaines et Sciences.

Apparemment, les changements affectant le DELF vont nécessiter une période de transition… de 3 ans. C’est-à-dire que les formats actuels et les nouveaux formats vont coexister pendant 3 ans. C’est une estimation, donc cela pourrait être plus court… ou plus long je suppose. Hmmm.

Pour le DALF, le changement sera effectif dès mars 2020.

Je suis ravie de voir qu’ils essaient de changer le format des examens, mais j’aurais vraiment aimé plus de changement pour le DALF. De vrais changements. Je rêve d’un DALF moins académique pour les candidats ne souhaitant pas faire d’études supérieures en langue française. Qu’il reste tel quel pour celles et ceux qui souhaitent aller en fac, je trouve cela assez utile en fait. Si un·e candidat·e souhaite étudier en français, il ou elle devra maitriser les codes académiques français. Sinon, ses études risquent d’en pâtir. Et il est important d’avoir un niveau de correction linguistique très élevé. Cela va sans dire. Même si j’ai personnellement eu une prof en master qui faisait beaucoup de fautes de français. Elle était étrangère et experte dans son domaine, mais sa maitrise du français n’était pas parfaite du tout ! Parfois, certaines phrases dans ses cours me laissaient perplexe. Mais je m’égare. Ce que j’aimerais voir un jour, c’est un DALF général qui permettrait aux étudiants d’écrire des textes plus en adéquation avec la vie réelle et qui permettrait plus de créativité. Et aussi qui génèrerait beaucoup moins de stress.

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