Il y a deux semaines, je parlais d’un MOOC dans ce post pour celles et ceux qui aimeraient un jour enseigner le français langue étrangère et aimeraient avoir un aperçu de ce que cela implique.
Aujourd’hui, je vais vous parler d’une formation que j’ai suivie il y a quelques années, quand je vivais à Londres : le DAEFLE (Diplôme d’Aptitude à l’Enseignement du Français Langue Étrangère). C’est une formation à distance qui se fait avec le CNED (Centre National d’Éducation à Distance).
Je dois dire que c’est une formation que je n’ai pas trouvée très intéressante car j’avais déjà suivi une formation en anglais en présentiel qui était plus courte, plus complète, et qui impliquait beaucoup de pratique et d’observation. En 10 mois de cours avec le CNED, je n’ai pas appris grand-chose, mais cela a confirmé que la France était vraiment en retard sur les pays anglo-saxons en matière d’éducation et de formation des enseignants.
Cependant, pour quiconque sans aucune expérience dans l’enseignement, ce n’est pas une formation totalement inintéressante. Elle comprend cinq modules obligatoires, à savoir : didactique et méthodologie générale du FLE, phonétique et méthodologie de la prononciation, enseigner la grammaire, l’évaluation, observation et guidage de classe. Et il faut choisir un module de spécialisation. J’avais opté pour la facilité et choisi enseigner le FLE aux enfants, car j’avais déjà pas mal d’expérience, mais si j’avais été moins paresseuse, j’aurais probablement choisi le module enseigner le français sur objet spécifique. On peut également choisir le numérique en classe de FLE ou enseigner le français à des adultes peu ou pas scolarisés.
Cela reste une formation très théorique et même si la théorie est très utile, on ne devient pas prof en lisant des livres. Tout comme on n’apprend pas à parler une langue sans jamais pratiquer l’oral.
C’est aussi une formation assez chère. Il faut tout d’abord passer un test d’accès qui vérifie votre aisance en français. Je l’avais trouvé assez facile, mais il m’avait couté cher en frais d’inscription et en billet de train car il avait fallu que j’aille à Manchester. Ensuite, il faut payer la formation, que l’on peut choisir de faire en 10 mois, ou plus lentement, module par module. Je ne sais plus quelle est la durée maximum autorisée pour terminer la formation. Mais elle est assez chère. C’était plus de 1000€ à l’époque et je suppose que les prix ont augmenté. Ensuite il faut encore payer pour se présenter à l’examen, et ça aussi, ce n’était pas donné. Je pense que le cout total avoisine les 2000€.
Ensuite, il faut y dédier du temps. Si vous avez déjà un peu d’expérience dans l’enseignement, vous pouvez lire certains cours en diagonale, mais sinon, beaucoup de concepts seront nouveaux. Il y a des forums en ligne pour chaque cours, sur lesquels les participants peuvent poser leurs questions et échanger, mais de ce que je me rappelle, tout le monde était très occupé en dehors de la formation et le forum n’était pas super actif. C’était toujours les mêmes personnes qui écrivaient et c’était rarement très profond.
À l’époque, j’avais reçu tous les cours par la poste, en version papier, mais je pouvais envoyer mes devoirs en ligne. Je ne sais pas s’ils envoient toujours les cours ou si tout a été numérisé. Chaque module exigeait une ou deux participations au forum et il fallait rendre deux devoirs.
C’était assez bien organisé mais les profs n’étaient pas toujours très disponibles pour répondre aux questions que se posaient les participants, dont beaucoup avaient l’air très stressés et le feedback pour les devoirs était maigre, voire inexistant. Moi, j’ai juste stressé pour l’examen parce que 1) je déteste les examens et 2) le format de cet examen est ridicule : une épreuve transversale de 3 heures, une autre épreuve d’1h30 sur la pédagogie de projet (si je me souviens bien) et une épreuve de spécialisation d’1h30. Donc 6 heures d’écrit théorique en une journée. Et si vous réussissez, vous obtenez un papier qui dit que vous pouvez enseigner le FLE. Même si vous n’avez jamais mis les pieds dans une salle de classe en tant que prof.
Ce qu’il faut toutefois savoir, c’est que ce diplôme n’est pas très reconnu et n’équivaut en rien à un master. Le CNED vous dit qu’il vous permettra d’enseigner dans des Alliances françaises, des centres de langues, des universités, mais ce n’est pas vrai dans beaucoup de pays. On m’a même dit qu’en France, les Alliances n’acceptaient pas ce diplôme dont elles sont pourtant partenaires…
Je n’ai pas détesté cette formation, mais je ne l’ai pas non plus adorée. Je n’ai pas passé l’examen directement après l’avoir suivie car je m’étais rendu compte que le diplôme ne me servirait pas à grand-chose, mais j’ai décidé de le passer avant de m’inscrire en master, histoire de l’avoir sur mon CV.
Prochainement, je parlerai du master, pour celles et ceux qui envisagent une carrière dans le FLE.