Cours de perfectionnement pour apprenant·e·s avancé.e.s

Je suis un peu silencieuse ici ces derniers temps, car j’ai migré sur mon nouveau site où je supervise le cours de perfectionnement, dirige un cours de préparation au DALF C1, tiens un blog, fais des podcasts et propose de nouvelles ressources pour apprenant·e·s avancé·e·s.

Si vous êtes curieux·se vis-à-vis du cours de perfectionnement, j’ai enregistré une présentation pour expliquer ce que c’est. Comme je ne suis pas encore complètement à l’aise avec les vidéos et l’enregistrement de ma voix, parfois je bogue et en général, je le réalise rapidement, mais là, j’ai bogué sur la deuxième diapo et j’ai décidé de le laisser ainsi, car je m’en suis rendu compte une fois que c’était terminé. Je referai peut-être cette présentation. Ou pas…

Je n’ai pas l’intention d’accepter un nombre infini d’abonné·e·s car je tiens à continuer à gérer le site moi-même et à être disponible pour chaque abonné·e. Je n’ai pas fixé de nombre limite pour l’instant, mais je verrai au fur et à mesure. Je tiens à ce que cela reste une petite communauté, de préférence composée d’apprenant·e·s passionné·e·s par la langue française et ayant des centres d’intérêt semblables aux miens et une vision du monde similaire à la mienne.

Nouvelle chaine YouTube !

La mienne ! 🙂

J’y partage des présentations en français sur des points de grammaire ou autres, qui posent encore souvent problème au niveau avancé.

Certaines de ces présentations seront accessibles à tout le monde, en général sur des points de grammaire appris assez tôt dans notre parcours d’apprentissage mais oubliés parce que rarement révisés et approfondis.

D’autres présentations seront exclusives aux abonné.e.s de mon nouveau site et/ou seront connectées aux cours de perfectionnement et au blog.

J’ai fait une série de 10 vidéos sur l’accord du participe passé entre autres et si vous avez du mal avec toutes ces règles, j’espère qu’elles vous aideront à y voir plus clair !

J’ai mis cette vidéo sur les prépositions et les pays sur la page d’accueil, car tout le monde continue à se tromper de temps en temps avec cette règle, même avec le C1 en poche, voire le C2 !

Film : Comment je suis devenu super-héros

J’avais besoin d’un break hier soir et j’ai regardé ce film, malgré la note pas très élevée sur imdb.com. J’aime les films de super-héros en général, j’aime l’acteur principal, et ça faisait un petit moment que je n’avais pas regardé de film français.

Eh bien, je n’ai pas regretté d’avoir regardé celui-ci !

C’était moins spectaculaire que les films de super-héros américains et mon mari m’a fait la remarque que ça lui rappelait un peu le film Project Power, que j’avais bien aimé mais un peu oublié, alors ça ne m’a pas dérangé. Mais après avoir regardé la bande-annonce, je me souviens de ce film maintenant, et en effet, les similarités sont indéniables.

Ceci étant dit, c’est un bon film pour pratiquer votre français. J’ai pris plein de notes ! Vous entendrez beaucoup d’expressions que vous n’avez peut-être pas l’habitude d’entendre. J’ai dû le regarder avec les sous-titres en anglais pour mon mari, alors je ne sais pas ce que valent les sous-titres en français, mais si vous mettez des sous-titres, mettez-les en français !! Et si vous avez aimé Project Power, celui-ci devrait vous plaire aussi !

Voici la bande-annonce. Je ne l’avais pas vue avant. Je viens tout juste de la regarder, et à mon avis, c’est mieux de regarder le film sans la regarder avant. Vous aurez plus de surprises comme ça car ils montrent trop de choses dans cette bande-annonce !

Documentaire : #salepute

Si vous êtes mon élève ou me suivez sur Instagram, je vous ai déjà parlé de ce documentaire. Si vous n’en avez pas entendu parler, je vous le recommande vivement.

C’est un documentaire réalisé par deux journalistes belges, Florence Hainaut et Myriam Leroy, dans lequel elles et de nombreuses femmes dénoncent le cyberharcèlement dont elles ont été et/ou sont encore aujourd’hui victimes.

J’ai décidé de le regarder après avoir écouté l’épisode du podcast Mansplaining du 9 juin, intitulé Le cyberharcèlement misogyne, outil d’éradication des femmes, dans lequel les deux journalistes étaient interviewées. Juste après avoir fini le podcast, j’ai fait une recherche pour voir s’il était disponible sans VPN. Il l’était. Sur Arte TV. J’ai commencé à le regarder un jeudi matin, et j’ai été absorbée immédiatement. J’ai dû le mettre en pause 2 fois pour reprendre mon souffle. J’ai pleuré en écoutant certains témoignages. De peine pour ces femmes et de rage contre ces hommes et ce système qui les autorisent à terroriser les femmes en toute impunité.

C’est la première fois que je vois ce sujet traité ainsi en français. Jusqu’ici, le seul endroit où j’en avais entendu parler en français, c’était sur Instagram. Si vous connaissez le travail de Laura Bates ou de Clementine Ford, entre autres, ce phénomène ne vous est pas étranger. Si vous êtes une femme, vous ne vous faites probablement pas d’illusion sur le monde dans lequel on vit. Vous savez. On le sait toutes. Ce monde est hostile pour les femmes. Et encore plus pour les femmes qui s’expriment publiquement. Qui “osent” avoir des opinions.

Plusieurs de mes étudiantes l’ont regardé et elles m’ont toutes dit que cela avait été extrêmement difficile à visionner. Alors soyez prévenu.e. Si vous décidez de le regarder, c’est violent. De tellement de façons. Mais c’est tellement important qu’on en parle, car trop de gens ignorent ce qui se passe vraiment autour d’eux.

Pour la version sous-titrée en français, c’est et pour la version sous-titrée en anglais, c’est .

Regardez ce documentaire et parlez-en autour de vous. Prenez conscience que ce qui se passe en ligne, c’est la vraie vie. Révoltez-vous contre le manque d’action des autorités et de la justice pour défendre les femmes. Internet est encore très nouveau. On va attendre combien de temps pour prendre cette nouvelle forme de violence contre les femmes au sérieux ?

Film : Oxygen

Ça faisait longtemps que j’avais regardé un film français. Ou un film de fiction en général en fait. Mais ce weekend, je souffrais des effets du manque de caféine, dû au fait que j’ai arrêté de boire du coca cola zéro d’un coup la semaine dernière, et je ne pouvais pas faire grand-chose d’autre que d’être affalée dans le canapé.

J’ai essayé de regarder une série thaïe, mais c’était trop douloureux de lire les sous-titres, alors je me suis tout d’abord rabattue sur Friends, que je n’ai même pas besoin de regarder car je connais tous les épisodes par cœur et je peux me contenter d’écouter, et quand j’en ai eu assez, j’ai cherché autre chose.

Et je suis tombée sur ce nouveau film : Oxygen. Au vu du titre, je n’aurais pas pensé que c’était un film français, mais j’ai reconnu l’actrice, Mélanie Laurent, alors j’ai cliqué.

Je ne sais pas si j’aurais fait ce choix si je n’avais pas eu de migraine, mais je l’ai regardé en entier et j’ai bien aimé. Là aussi, je ne sais pas si la migraine a influencé mon ressenti. Je me souviens d’être allée voir Gravity au cinéma à Londres et de m’être bien ennuyée (pour rester polie), alors que je suis en général bon public, surtout si George Clooney est à l’écran.

Oxygen est un film de science-fiction qui se passe dans un caisson de cryogénisation. Mélanie Laurent est la seule actrice, même si on voit et entend d’autres personnes par moments. Elle se réveille dans son caisson, ne sachant plus qui elle est, ni ce qu’elle fait dans cette boite. Son niveau d’oxygène est à 33% au début du film et j’ai stressé pendant 100 minutes, me demandant si elle allait s’en sortir.

Je ne vais pas spoiler la fin (ou divulgâcher, si l’on veut utiliser un mot français que pratiquement personne n’emploie en France, mais qui, je crois, est couramment utilisé au Québec), mais j’ai trouvé que le suspense était bon et je n’ai absolument pas vu venir le rebondissement.

Les dialogues ne sont pas très lourds, comme vous pouvez l’imaginer pour un film avec une seule actrice, mais elle parle en continu en fait. Toute seule, mais aussi avec son assistant virtuel et des gens au téléphone.

Livre : La Familia grande

Bon, ça fait un moment que je n’ai pas écrit pour le blog. Beaucoup de travail mais aussi beaucoup d’efforts pour avoir une vie plus ou moins équilibrée. Je parviens à éteindre mon ordinateur avant 22h30 presque tous les soirs, je passe du temps dehors à prendre des photos de fleurs, de chats, de chiots, et même d’une petite chouette la semaine dernière.

Et je lis. Beaucoup. Je lis tous les soirs avant de dormir. Parfois j’empiète un peu sur mes heures de sommeil pour lire un ou deux chapitres de plus. Et j’écoute des livres pendant la journée, quand je prépare à manger, quand je fais un peu de ménage, quand je vais faire des courses. En fait, non, quand je vais faire des courses, j’écoute plutôt des podcasts car je trouve plus difficile d’être complètement concentrée quand je suis entourée de gens, de mouvements, de bruits. Il y a trop de stimulation à l’extérieur et ça me distrait trop facilement. Et depuis dimanche, j’écoute le livre de Chanel Miller, Know My Name, lu par elle-même, et je sais pas comment mieux le décrire que par WOW. On pourrait penser que c’est fâcheux que je ne trouve pas d’autres mots, vu que je suis supposée être à l’aise avec les mots et tout ça, mais vraiment, c’est celui qui me vient à l’esprit. Je connaissais les grandes lignes de son histoire. Je connaissais le nom de son agresseur. Mais je ne connaissais pas son nom à elle jusqu’à récemment. Et j’étais loin de connaitre tous les détails de son histoire. J’ai beaucoup pleuré en l’écoutant. Il me reste trois heures à écouter et je suis sure que je vais encore verser quelques litres de larmes, mais je ne regrette aucunement d’avoir choisi d’écouter ce livre. Sa voix est si douce et si puissante à la fois. Son histoire est précieuse. Ce qu’elle a vécu est dégueulasse, mais le fait qu’elle ait trouvé la force de la raconter de façon si précise en partageant ce qu’elle a traversé à partir du jour où elle a été agressée sexuellement, tout en analysant avec tant de lucidité le système mis en place pour réduire les victimes au silence, c’est wow puissance 100 millions.

Mais je me suis un peu égarée. J’étais venue ici pour parler d’un autre livre, qui lui aussi parle d’abus sexuel et d’un système qui protège toujours les mêmes. Chanel a été victime d’agression sexuelle aux Etats-Unis. Dans La Familia grande, Camille Kouchner raconte une histoire d’inceste en France. J’ai lu ce livre un an après avoir lu Le Consentement, de Vanessa Springora. Et j’ai été frappée par la même chose. Les gens qui savaient et qui n’ont rien dit, qui n’ont rien fait pour aider l’enfant en danger. Ce silence autour de l’inceste et des abus sexuels an général est insupportable. Le livre a apparemment déclenché une vague de témoignages en France de la part de personnes ayant subi l’inceste sous le mot dièse (hashtag) #metooinceste.

Comme j’ai déjà écouté quelques podcasts à ce sujet, dont l’excellent Un podcast à soi, je savais que cela était beaucoup plus commun que ce qu’on ne le pense en général. Mais je dois avouer que je trouve ce sujet particulièrement pénible à écouter et que même si je veux en savoir plus, et que je pourrais essayer d’être plus détachée car cela ne me concerne pas directement, j’ai du mal. C’en est au point que j’ai du mal à respirer et c’est le genre de sujet dans lequel je peux me plonger seulement quand je vais au mieux, que je ne suis pas hormonale, ou déjà en colère contre autre chose (ce qui est un peu difficile car je suis toujours en colère contre quelque chose, vu l’état du monde dans lequel on vit).

Le livre de Camille Kouchner se lit très facilement. Les phrases sont courtes. La langue n’est pas très compliquée, tout en étant jolie. J’ai pleuré à plusieurs reprises. Je l’ai lu très vite. J’ai été en colère et j’ai eu si mal pour elle, même si ce n’est pas elle qui a subi les abus sexuels de son beau-père, mais son frère jumeau. J’ai été dégoutée par la grande majorité des adultes de cette histoire. Par le silence étouffant de ceux qui savaient.

Et aussi, je trouve cela désespérant que les élites de gauche soient impliquées dans ce genre d’histoires. Moi, dont le cœur balance très à gauche, je me sens trahie par ces personnes et leurs actions abjectes. Et pourtant, je sais depuis longtemps qu’il y a des pourritures à gauche comme à droite, du sexisme, du racisme, de l’homophobie et toutes sortes de discriminations des deux côtés, mais cela me fait plus mal quand ça vient de la gauche et me fait plus peur pour l’avenir du monde.

En plus du livre, j’avais regardé l’épisode de La Grande Librairie dont Camille Kouchner était l’invitée, car il était disponible en entier sur YouTube, mais a depuis était supprimé, malheureusement.

Vous pouvez toutefois en voir un extrait de 6 minutes. (l’émission durait 90 minutes 🙁 )

Quelques podcasts écoutés ce mois-ci

Beaucoup de travail, pas beaucoup de temps pour écrire ici, mais j’ai eu le temps de lire six livres en janvier (dont un en français dont je parlerai bientôt) et d’écouter quelques podcasts en cuisinant ou en me baladant dans les rues.

Episode 59 – L’art peut-il être raciste. Invitée pour en parler : Mame-Fatou Niang, enseignante chercheuse aux Etats-Unis. Conversation super intéressante. J’ai aussi regardé le documentaire Mariannes Noires réalisé par l’invitée, dans lequel elle donne la parole à sept femmes noires françaises, qui parlent de leur expérience de vie en France. (Le lien ne sera probablement plus valide après le 1er février)

Episode 60 – Sous-traitance, maltraitance à l’Ibis Batignolles – Invitée pour en parler : Rachel Keke, gouvernante et porte-parole des grévistes de l’Ibis Batignolles. Je savais vaguement que des femmes de chambre faisaient la grève depuis de nombreux mois quelque part en France. J’ai enfin compris pourquoi grâce à cette discussion. Ce que vivent ces femmes au quotidien est inadmissible. Leurs conditions de travail ne sont pas dignes de celles d’un pays riche. La France aime tellement donner des leçons aux autres pays, mais elle devrait avoir honte de laisser ce genre d’abus avoir lieu. L’hypocrisie de ce pays m’a toujours révoltée. Et plus j’en apprends, plus je suis en colère.

J’ai découvert ce podcast récemment. Comme Kiffe ta Race, il est présenté par deux femmes racisées. Elles abordent le thème du racisme systémique, en discutant particulièrement du racisme à l’école. J’ai beaucoup aimé les deux épisodes que j’ai écoutés et je compte écouter les autres.

Episode 2 – Les effets néfastes des micro-agressions racistes sur le développement des enfants racisés

Episode 4 – L’école et les enjeux de la transmission linguistique aux enfants racisés

Episode 70 – La politique, d’homme à homme – Invitée pour en parler : Marie-Cécile Naves, docteur en sciences politiques et autrice de l’essai La Démocratie féministe. Réinventer le pouvoir. Je sais pas vous, mais moi, j’en peux plus de ce monde dirigé par des hommes.

2020, année lesbienne ? – Invitée : Lauriane Nicol qui tient le compte Instagram Lesbien raisonnable. J’ai trouvé la conversation intéressante. Pour moi, 2020 a été sans aucun doute l’année où j’ai pris conscience du rôle que les lesbiennes jouaient depuis toujours pour défendre les plus faibles, les exclus de la société, etc. Elles sont toujours prêtes à se battre pour la justice. Ce sont les féministes ultimes et en tant que groupe social, elles ont toute mon admiration.

Episode 17 – Le grand méchant queer – Invitée : Aline Mayard, journaliste spécialiste des représentations LGBTQ+ dans les séries et dans les films. J’ai trouvé cette conversation super intéressante car je n’avais jamais vraiment réfléchi à ce sujet.

Episode 117 – Québec, terre promise ? Clémentine Gallot et Emeline Amétis parlent féminisme au Québec. J’étais curieuse de voir ce qu’elles allaient en dire. Ne connaissant pas personnellement le Québec, je l’ai longtemps idéalisé. J’ai toujours eu l’impression que les gens y étaient plus ouverts, plus sympas. Tous les Canadien.ne.s rencontré.e.s lors de voyages ont été des gens plutôt chouettes. Puis, j’ai eu une étudiante qui venait de s’installer au Québec quand on a commencé à travailler ensemble. Une étudiante venant d’Amérique latine. Dont j’ai vu le moral fluctuer énormément lors de ses premiers mois là-bas. J’ai compris à travers ses récits qu’il y avait aussi beaucoup de problèmes au Québec. Des problèmes de racisme entre autres. Les présentatrices du podcast ont confirmé tout ce que cette étudiante m’avait dit. Le Québec, c’est bien mieux que la France en termes de féminisme et d’avancées sociales, mais il y a encore énormément de boulot et ils ont leur lot d’inégalités là-bas aussi. Beaucoup de références dans cet épisode !

Syndrome d’imposture : les ravages de l’excès de confiance masculin – Format plus court, je crois que c’est le seul podcast français présenté par un homme que j’écoute régulièrement. Il mentionne une citation vers la fin de l’épisode, à qui il ne sait plus l’attribuer. C’est une traduction d’une autrice Canadienne du nom de Sara Hagi : Carry yourself with the confidence of a mediocre white man. Une citation que j’adore.

Episode 84 – La cancel culture avec ContraPoints et Loretta Ross – J’ai écouté l’épisode en anglais, mais il a été traduit en français si vous voulez. Ce n’est pas un doublage mais un compte-rendu de ce qui a été dit. Utile si vous préparez le C2. Une conversation très intelligente.

Humour : le e prépausal

Un de mes élèves a partagé cette vidéo avec moi et ça m’a fait beaucoup rire. C’est tellement vrai. C’est un phénomène dont j’ai conscience depuis toujours car déjà petite, j’étais assez à cheval sur la langue (beaucoup plus qu’aujourd’hui en vérité) et je trouvais vraiment bizarre que les gens ajoutent des sons sans raison à la fin des mots. Je n’ai jamais recherché pourquoi. Et maintenant, j’en sais un peu plus, et je connais même le nom du phénomène si l’envie me prenait de faire quelques recherches.

Emily in Paris

Je suis en congé cette semaine et ça fait du bien. Normalement, je n’écris pas de posts quand je ne travaille pas, mais une fois n’est pas coutume. Tout le monde semble avoir une opinion sur la nouvelle série Netflix, Emily in Paris, et depuis que je l’ai regardée il y a deux semaines, mon téléphone n’arrête pas de me proposer de lire des articles à ce sujet. Je ne les lis pas tous bien sûr, mais j’en ai lu quelques-uns du début à la fin et plusieurs autres en diagonale. J’ai aussi entendu des commentaires dans des podcasts et lu diverses opinions sur Instagram. Et je suis à la fois amusée et agacée.

Personnellement, j’ai adoré cette série. J’avais prévu de regarder un épisode un samedi soir, juste pour voir ce que c’était, et je me suis retrouvée à regarder 5 heures de Netflix d’affilée. Je les ai à peine vues passer.

Je n’ai jamais vécu à Paris, mais depuis que j’enseigne en ligne, j’ai travaillé avec de nombreuses étudiantes qui vivaient / avaient vécu à Paris, et certaines qui y vivent toujours, et j’ai moi-même vécu en France pendant 22 ans. Certaines des situations vécues par Emily dans la série m’ont rappelé des anecdotes vécues par mes étudiantes. Certaines questions soulevées par la série (en particulier celle du sexisme) étaient en plein dans le mille.

Alors oui, bien sûr, tout le monde ne vivra pas les mêmes expériences et on peut avoir l’impression que la série est pleine de clichés, mais de mon point de vue, c’était à peine exagéré. J’ai trouvé les Français plutôt très bien représentés (hormis le fait qu’ils parlaient beaucoup trop bien anglais, et que parfois ils parlaient anglais entre eux, ce qui est improbable) et les clichés sur les Américains étaient aussi assez justes, si je me base sur ma propre expérience. Et chacun ses gouts, mais perso, je préfère une attitude positive et un accueil chaleureux (même s’il est superficiel) à la froideur et l’antipathie françaises. Et les Américains sont beaucoup plus avancés en ce qui concerne les questions sociétales qui me tiennent à cœur. Et pour ce qui est du service clients, les Américains sont imbattables !

J’ai trouvé cette série légère, divertissante, et parfaite pour se vider la tête.

J’ai trouvé les débats qui ont suivi sa sortie quelque peu agaçants. J’ai lu des articles extrêmement critiques, écrits par des Français.e.s, disant que la vie à Paris, ce n’était pas du tout comme ça.

Mais il est bien évident que l’expérience d’une personne française vivant à Paris sera différente de celle d’une personne étrangère. Et que selon leur travail, leur quartier, leur budget, etc., deux étrangères pourront avoir des expériences totalement opposées.

J’ai vécu à Londres pendant 8 ans. Mon expérience de Londres n’a rien à voir avec celle de mes amies londoniennes. Quand je leur raconte des histoires qui me sont arrivées, elles ouvrent des grands yeux incrédules. J’avais 27 ans quand je me suis installée à Londres. Je n’étais pas timide, je parlais déjà bien anglais, je sortais beaucoup et je rencontrais des gens facilement. Et je pense que le fait que j’étais clairement étrangère et plus particulièrement clairement française, car je n’ai jamais perdu mon accent, faisait penser aux hommes qu’ils pouvaient me parler d’une certaine façon, dont ils n’auraient jamais osé parler à leurs compatriotes. Les endroits que j’aimais fréquenter au début n’étaient pas non plus forcément ceux où j’irais maintenant. Avant de vivre à Londres, j’en avais une vision très idéalisée.

Je pense qu’on ne peut pas dire à une étrangère qu’elle a une vision erronée d’un pays parce que c’est notre pays et qu’on pense mieux le connaitre. On ne saura jamais ce que c’est d’être étrangère dans son propre pays. Les gens ne nous traitent pas pareil quand on vient d’ailleurs et nos expériences sont souvent bien différentes de celles des locaux. Cela fait 18 ans que je suis une étrangère et j’ai une vision de chaque pays probablement assez différente de celle des locaux.

En partant de là et en ayant ma propre opinion (peu flatteuse) des Français, je trouve que ce qui arrive à Emily dans la série est tout à fait plausible. Plusieurs de mes élèves ayant fait l’expérience de la vie à Paris partagent mon opinion. Et certaines personnes sur Instagram ont répondu à la story que j’avais postée à ce sujet me disant qu’elles ressentaient la même chose.

Alors oui, que tout cela arrive à une seule et même personne peut paraitre exagéré, mais cela reste une fiction, censée divertir, et tous ces débats démontrent à quel point les Français ont du mal à accepter la critique, même formulée avec humour, et sont sacrément rabat-joie !

Après, évidemment qu’il y a plein d’aspects de la vraie vie parisienne qui n’ont pas été abordés, mais je ne pense pas que le but des réalisateurs était de réaliser une saga historique.