Le nouveau mot le plus long

Voici une petite info, pas très utile quand on y pense bien, mais pour celles et ceux qui aiment apprendre toutes sortes de choses, cela vous permettra peut-être de gagner au Trivial Pursuit français un jour.

J’ai reçu l’info sur mon téléphone l’autre jour : la langue française a un nouveau mot le plus long.

J’ai grandi en apprenant que le plus long mot de la langue française était anticonstitutionnellement, avec 25 lettres. Quand j’étais petite et l’intello de service, j’aimais être capable de réciter ce mot et de l’épeler. J’en étais même très fière.

Toutes ces années plus tard, je pense que je peux affirmer avec certitude que je n’ai jamais utilisé ce mot, ni à l’écrit, ni à l’oral, sauf pour dire que c’était le mot le plus long. On pourrait partir de là pour discuter tout ce qu’on met d’inutile dans la tête des enfants au lieu de leur apprendre des compétences et des valeurs vraiment utiles, mais ce n’est pas le sujet de ce post. (Je fais une petite pause pour rêver à si j’écrivais une thèse pour démontrer à quel point on apprend n’importe quoi aux enfants à l’école et sur le besoin de réformer complètement le système d’enseignement…)

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Donc le mot le plus long serait désormais INTERGOUVERNEMENTALISATIONS, qui contient donc 27 lettres au pluriel.

Je suis prête à parier que je n’utiliserai jamais ce mot, sauf pour étaler ma science et contredire quiconque qui me dira qu’anticonstitutionnellement est le mot le plus long de la langue française.

Je ne sais plus quel site m’a informée, mais il disait que l’Académie française avait décidé de valider ce mot. Je n’ai pas vérifié cette information, qui pourrait très bien être fausse, mais même si elle n’était pas exacte, l’Académie française n’est pas ma référence en ce qui concerne les mots qui existent. Si vous vous demandez pourquoi, rappelez-vous qu’il y a encore un an et quelques, elle ne reconnaissait pas les noms de métiers au féminin. Alors reconnu ou pas par l’Académie, ce mot est un mot qui me parait bien valide, et il est évidemment plus long qu’anticonstitutionnellement. Je ne l’ai pas non plus trouvé dans Le Petit Robert, mais tous les mots ne sont pas dans tous les dictionnaires, en particulier les néologismes.

Un exemple d’usage : “une tendance dangereuse vers l’intergouvernementalisation”

Si vous étudiez au niveau C, je vous fais confiance pour le décomposer et le comprendre !

Le français est-il sexiste ? Féminisation et écriture inclusive

Si vous avez suivi les actualités françaises (ou juste lu mon blog la semaine dernière), vous savez qu’il y a eu un changement important récemment dans la langue française. L’Académie française a enfin accepté de valider la féminisation des noms de métiers – que beaucoup de personnes utilisaient déjà depuis longtemps par ailleurs.

Je suis tombée sur cette vidéo hier (en anglais, 7 minutes) qui parle de cet évènement récent et aussi de l’écriture inclusive. Si vous ne savez pas ce que c’est, c’est expliqué clairement. La journaliste rappelle que c’est une écriture utilisée dans le monde académique depuis longtemps. Je me souviens d’avoir pensé que ce n’était pas idéal, la première fois que j’en ai entendu parler, et je pense toujours que c’est un peu compliqué, mais j’aime que l’on débatte sur le sujet et qu’on se demande si le masculin devrait toujours l’emporter. La linguiste Éliane Viennot donne un exemple intéressant dans la vidéo : Trois cents petites filles et un chat sont arrivés. Pourquoi le chat devrait l’emporter sur les 300 fillettes ? Elle est d’avis que le participe passé devrait être au féminin. Et je suis assez d’accord.

Académie française et féminisation des noms

Hier matin, comme souvent le matin en me réveillant, j’ai allumé mon téléphone et j’ai regardé vite fait les titres des journaux sur mon app avec laquelle je fais de la veille, pour voir s’il s’était passé quelque chose d’intéressant pendant que je dormais. En général, rien n’attire vraiment mon attention, mais là, un titre a retenu toute mon attention : Féminisation des noms : petite révolution à l’Académie française.

J’ai envie de dire : c’est pas trop tôt !

Ces vieux bonhommes que sont les académiciens ont enfin accepté de reconnaître que les femmes occupaient une vraie place dans la société, qu’elles pouvaient bien exercer le métier qu’elles souhaitaient, et que la langue devait refléter ce fait.

Apparemment, il y a des siècles, la langue française était beaucoup plus souple et la féminisation des noms était tout ce qu’il y avait de plus normal. Puis, au 17ème siècle, l’Académie a décidé de condamner l’usage des noms de métiers féminisés, comme le dit l’article, pour “renforcer les pouvoirs du masculin dans la langue”.

Et aujourd’hui, on reconnaît enfin aux femmes le droit d’avoir une place dans la langue, à égalité avec les hommes.

Moi je dis hourra ! Que ça continue comme ça ! Ils ont même poussé jusqu’à ne pas établir de liste nous dictant quels mots étaient acceptables ou pas. On va se baser sur l’usage. Il y a quelques mois, une de mes chères étudiantes me demandaient si l’on devait dire autrice ou auteure et je lui avais répondu “auteure”, car je n’avais jamais entendu “autrice” et le mot me semblait étrange. Après quelques recherches, j’avais trouvé qu’il existait mais je n’étais pas fan. Depuis, je l’ai entendu maintes fois et je l’aime ce mot maintenant. J’aime tous les mots qui incluent les femmes dans la langue française et qui leur donnent donc une vraie place dans l’esprit des gens et dans la société.

La féminisation de la langue est un véritable sujet politique et si le sujet vous intéresse, vous pouvez écoutez le podcast très intéressant qui se trouve sur la page de l’article et ici aussi, sur l’histoire de la féminisation des mots. Vous entendrez au début une scène qui s’est passée en novembre dernier au Sénat, et qui m’a fait halluciner. Au début, je pensais que ça se passait dans les années 70 ou 80. Mais non, c’était en 2018. En France. Où l’égalité hommes-femmes semble être un sujet qui dérange beaucoup. Les hommes surtout.