Quand le second degré nous échappe…

J’ai à plusieurs reprises parlé du Gorafi sur ce blog, journal satirique qui m’amuse beaucoup. Je le consulte quand j’en ai marre de lire les actualités déprimantes, c’est-à-dire très régulièrement. Je suis aussi abonnée au compte Instagram du journal.

À l’occasion d’Halloween, ils ont posté un titre très drôle (à mon avis) : Les enfants de chômeurs méritent-ils des bonbons ?

Et cette semaine, ils ont posté ceci :

Si vous avez Instagram, vous savez qu’il s’agit d’un message personnel reçu par le Gorafi, qu’ils ont décidé de partager avec leurs abonnés.

Si vous faites une petite analyse de ce message, vous devriez pouvoir dire si c’est une femme ou un homme qui a écrit. Vous devriez aussi relever une faute de grammaire.

Vous pouvez aussi relever le vocabulaire :

  • tomber par inadvertance
  • être né avec une cuillère en argent dans la bouche

C’est un exemple de comment Instagram peut être utile à votre apprentissage et perfectionnement du français !

Je sais qu’il est très difficile d’étudier avec régularité et assiduité quand on est toujours sollicité·e à droite à gauche, mais Instagram est le format idéal pour les gens débordés ! Les posts ne sont jamais très longs, et s’ils ont plusieurs pages, on peut choisir de se limiter à une seule. Le Gorafi, c’est bien pour rigoler, mais on peut aussi suivre des comptes plus sérieux si l’on préfère (TV5 monde, France 24, RFI, etc.) et si l’on manque de temps pour lire un article entier ou que l’on ne peut pas consacrer beaucoup de temps à l’étude du français un jour, on peut toujours se pencher sur un post Instagram en français et en faire une petite analyse. Bien sûr, il faut choisir un post avec un minimum de texte. Ou avec une vidéo.

Un de mes posts préférés de la semaine : https://www.instagram.com/p/B4c6mQQnQcz/ et toute l’histoire derrière ce post, dont vous pouvez lire et voir un extrait ici, entre autres. L’enquête a été publiée sur Mediapart.

Le secret de la mémoire

Cette semaine, pour éviter de déprimer suite aux résultats des élections européennes, j’ai décidé de ne pas lire d’articles parlant de politique. À la place, j’ai lu des articles de journaux satiriques pour rigoler un peu et d’autres de quotidiens dont les titres m’ont interpelée, dont un article du Monde, intitulé “Le vrai secret de la mémoire, c’est d’apprendre plusieurs fois la même information”.

Il fallait que je lise cet article ! C’est le compte-rendu de questions posées à un neurologue et de ses réponses. À la lecture du titre, je me suis dit que j’étais aussi intelligente qu’un neurologue parce que c’est quelque chose que j’ai dit de nombreuses fois à mes étudiantes ! Apprendre une règle de grammaire est une chose. C’est possible qu’on la comprenne facilement, mais si on ne la met pas en application, on l’oublie ! Alors il faut la réapprendre. Encore et encore. Par exemple, si l’on pense à l’opposition passé composé/imparfait qu’on apprend en A2, combien d’entre vous peuvent dire avec certitude que vous maitrisez la règle ? C’est une règle qu’il faut apprendre plusieurs fois et qu’il faut pratiquer. Plus on apprend une règle, plus on est susceptible de la retenir.

Quand j’étais plus jeune, je savais énormément de choses sur les animaux et sur l’espace. Je connaissais les noms latins de certains papillons, je connaissais le nom des races de chiens, je reconnaissais les constellations dans le ciel et je pouvais parler de la lune avec beaucoup de confiance en moi. Aujourd’hui, je ne sais presque plus rien de tout ça. J’ai oublié. Il faudrait que je réapprenne toutes ces informations pour les mémoriser à nouveau. Et c’est pareil avec les langues. Il fut un temps où mon allemand était plutôt bon. Je pouvais converser, je comprenais beaucoup de choses. J’ai continué à comprendre assez longtemps après avoir arrêté d’apprendre, mais maintenant, ma compréhension est devenue assez basique et ne me demandez pas de parler ! Et cela fait plus de deux ans que j’apprends le japonais et grâce à ma prof qui me fait réapprendre régulièrement les mêmes règles, je parviens à en mémoriser quelques-unes. Parfois, je me souviens d’avoir déjà étudié une règle, mais je suis incapable de l’utiliser. Alors je réapprends !

Voici l’article dans lequel j’ai surligné ce que je ressasse régulièrement à mes étudiantes ! 🙂

Libre à vous de relever le vocabulaire que vous ne connaissez pas ou connaissez mal.

Bilinguisme : atout ou handicap ?

Je viens de lire plusieurs articles sur le bilinguisme et le plurilinguisme et je dois dire que je suis un peu choquée par l’attitude de certaines personnes vis-à-vis du bilinguisme. Apparemment, il y a des gens opposés au bilinguisme ! Je ne savais même pas que c’était possible, tellement ça me paraît ridicule. J’ai été d’autant plus choquée que ces personnes sont canadiennes (dans l’article que j’ai lu en tout cas) et que j’ai généralement une très bonne opinion des Canadiens. Mais je ne parlerai pas de cet article aujourd’hui. Je parlerai d’un autre, paru dans l’Express cette semaine : un article sur le bilinguisme, les immigrés et les préjugés.

En France, tous les bilinguismes ne se valent pas. Certaines langues sont plus acceptables que d’autres et les enfants d’immigrés sont stigmatisés comme étant enclins à échouer à l’école. Et bien sûr, leur échec est expliqué par le fait qu’il ne parlent pas français à la maison. Personne n’a l’air de trop parler du fait que des classes sérieuses de mise à niveau et de soutien en français pourraient être un remède efficace contre l’échec scolaire de ces enfants, venant majoritairement de milieux modestes et dont les parents ne sont pas équipés pour les aider.

Je n’ai pas fait de recherches poussées sans ce domaine, mais mon expérience au contact d’enfants bilingues et plurilingues m’a depuis longtemps convaincue que parler plusieurs langues dès le plus jeune âge est un avantage certain et que les enfants bilingues ont tendance à penser plus vite et à mieux utiliser leur cerveau que les autres. J’ai aussi lu pas mal sur le sujet et il y a plein d’experts qui sont d’accord avec moi. Cet article va également dans ce sens. 

Vocabulaire tiré de l’article : 

  • un atout = un avantage
  • être en échec scolaire = avoir de mauvais résultats à l’école
  • un nourrisson = un bébé
  • redoubler = refaire la même année à l’école
  • néfaste = nuisible
  • la lecture = l’action de lire
  • d’emblée = tout de suite, aussitôt
  • une recherche pointue = une recherche très poussée
  • voire = et même
  • y compris = inclus
  • c’est là que le bât blesse = c’est là le problème
  • déprécier = dénigrer, rabaisser
  • déboucher sur = aboutir à
  • un bambin (fam.) = un enfant
  • inciter qqn à faire qqch = encourager qqn à faire qqch
  • le CP : cours préparatoire (première année d’école primaire)
  • le collège : 4 premières années d’école secondaire
  • un hussard = un soldat de la cavalerie légère
  • un hussard noir = surnom donné aux instituteurs sous la IIIe République après 1905
  • balbutiante = (dans le texte) n’en était qu’à ses débuts

On pourrait aussi relever les connecteurs logiques. Cet article en est truffé : pourtant, mais, et pourtant, alors que, c’est ce que, de fait, tandis que, en réalité, comme, d’autant que, en revanche, n’est pas… mais, dès, non seulement… mais aussi, plus… encore, parce que, donc, y compris, toutefois, or, si, au contraire, et, résultat ?, et, pour, aussi, en revanche, et, comme.

La France serait le bonnet d’âne des langues étrangères

D’après un article paru dans Ouest France cette semaine, la France a des progrès à faire du côté de l’apprentissage des langues étrangères en Europe. Ce qui ne m’étonne guère. 

Je dis toujours à mes étudiants qu’il est important de lire la presse francophone régulièrement pour enrichir son vocabulaire et développer une meilleure compréhension de la culture. C’est aussi très utile pour observer les structures grammaticales et les figures de style. Tous les articles qu’on peut trouver dans la presse ne sont pas extraordinairement bien écrits, mais il y en a énormément qui sont assez bien, voire très bien écrits. 

Dans cet article, on peut relever du vocabulaire intéressant. Le connaissez-vous ? : 

  • dispenser (des cours)
  • bonnet d’âne
  • l’Hexagone
  • piètre
  • au plus haut sommet de l’Etat
  • le corps enseignant
  • infaisable
  • nos voisins nordiques
  • les tout-petits
  • un dessin animé
  • la VO
  • mettre en garde

Vous pouvez aussi remarquer les verbes déclaratifs utilisés dans l’article, qui sont des alternatives au verbe dire : réaffirmer, indiquer, supposer, estimer.

Finalement, vous pouvez relever le nom du ministre français de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, et le nom de certains médias français (le journal Le Figaro, la radio RMC et la chaîne de télévision BFMTV).