Avancées sociales en Suisse

J’ai vécu en Suisse entre 2004 et 2007. J’ai adoré ma vie en Suisse. J’y ai trouvé une certaine stabilité. J’ai travaillé pour des gens adorables qui ont restauré ma foi en l’humanité et qui m’ont permis d’avancer. Ce qui fait que j’ai longtemps tenu la Suisse pour le pays le plus chouette d’Europe.

Et je pense toujours que c’est un pays magnifique, avec des paysages époustouflants. Mais j’ai aussi beaucoup appris sur la Suisse ces dernières années, à travers ma soif d’apprendre grandissante sur toutes les questions féministes. Et j’ai découvert un pays très à la traine sur les questions sociétales. J’ai suivi d’assez près (même si je suis loin) les grèves des femmes en juin 2019. J’ai appris, entre autres, que les femmes avaient pu voter seulement à partir de 1971 et que dans un certain canton, elles n’avaient obtenu le droit de vote qu’en 1991. 😲

Je vivais dans une bulle quand je vivais en Suisse. C’est un pays riche. Je ne voyais pas la pauvreté. Je pensais naïvement qu’il n’y en avait pas vraiment. On pourrait dire que je n’étais pas fute-fute. Ou plutôt que je ne m’intéressais pas au monde comme je m’y intéresse maintenant. J’avais des problèmes à régler avec moi-même avant de pouvoir trouver l’espace mental pour m’intéresser aux autres je pense. Et c’est en fait en Suisse que j’ai trouvé cet espace. Alors ce pays aura toujours une place spéciale dans mon coeur.

Toutefois, je ne suis pas sure que j’aimerais y vivre à nouveau, sachant maintenant ce que je sais (et aussi, la vie y est vraiment très chère !) J’ai eu un certain nombre d’étudiant.e.s basé.e.s en Suisse depuis que j’enseigne en ligne. Les cours de français sont si chers là-bas que je suis une affaire apparemment !

Beaucoup de ces élèves m’ont confirmé qu’en effet, les mentalités pouvaient être un peu rétrogrades, et parfois très sexistes, et que c’était particulièrement visible dans le monde du travail. J’avoue que j’ai été très déçue quand j’ai appris tout ça.

Mais hier, un de mes formidables étudiants ayant vécu et étudié en Suisse a partagé avec moi un article du Temps, que j’ai copié et coloré ici pour que vous puissiez le lire de façon active, tout en vous réjouissant du progrès social que cette nouvelle représente !

Surlignés en bleu, des connecteurs et en jaune, des prépositions (demandez-vous à quoi elles sont rattachées et si vous auriez utilisé les mêmes). En rouge, des verbes et expressions verbales, en vert, du vocabulaire sur le thème du vote, et en violet, le pronom relatif QUI, après un pronom démonstratif et après une préposition (ces structures sont souvent mal maitrisées – si vous les trouvez difficiles, prenez le temps de les relever dans vos lectures et de les analyser).

Bonne analyse !

Promeneur de chien à Londres

Je ne sais pas vous, mais moi, cette semaine m’a paru interminable. J’ai passé la journée de mercredi à actualiser mon téléphone, plusieurs de mes élèves avaient CNN allumé avec le son coupé pendant les cours, et beaucoup avaient du mal à se concentrer. Jeudi et vendredi sont passés très lentement aussi.

J’étais complètement dépitée mercredi en voyant que tant de personnes étaient encore prêtes à soutenir un idiot misogyne et raciste et même si la victoire des Démocrates me laisse un gout amer car je l’aurais aimée écrasante, je suis tout de même vraiment soulagée. Après avoir lu l’excellent livre de Laura Bates, Men Who Hate Women la semaine dernière, je m’étais dit qu’il n’était vraiment pas impossible d’assister à la réélection de cet abruti, mais on n’est jamais vraiment préparé au pire je pense, même si l’on essaie. La vue des chiffres m’a totalement déprimée. Mais ouf, le pire a été évité et une femme est devenue vice-présidente des États-Unis, et ça, c’est vraiment bon.

Je ne vais pas proposer d’analyse politique car plein de gens beaucoup plus qualifiés que moi pour ça le font déjà. Je ne vais pas parler de COVID non plus car tout le monde le fait déjà aussi.

Je vais vous proposer un court article pour faire une petite analyse des prépositions. J’ai aussi mis en évidence les participes passés adjectifs. À priori, pas trop difficile, mais n’allez pas trop vite quand même. Demandez-vous si vous auriez bien utilisé ces prépositions et essayez d’énoncer les règles pour chacune. Par exemple, pourquoi dit-on AU Royaume-Uni, et pas EN ou À ? (qui sont des prépositions parfois utilisées par les apprenant.e.s) Auriez-vous écrit “plus DE 30,000 euros“, ou auriez-vous écrit “*plus QUE 30,000 euros” ? (erreur très très fréquente) Etc.

Par ailleurs, si vous êtes à Londres et à la recherche d’un emploi… 😉

Interférences au Pays de Galles

Comme je n’avais pas très envie de parler de COVID ou de politique, et que je ne disposais pas de beaucoup de temps, j’ai recherché un article court dans la rubrique “Insolites” pour une petite analyse, et je suis tombée sur cet article. Petite information locale atterrie dans Courrier International… Ce n’est pas vraiment intéressant à mon avis, mais même avec les articles les moins fascinants, on peut réfléchir à la langue et perfectionner son français.

On peut prêter attention au vocabulaire et/ou à la grammaire, aux connecteurs, aux prépositions, aux pronoms compléments, aux pronoms relatifs, etc.

Ici, j’ai choisi de mettre en évidence du vocabulaire autour du thème de l’article (en vert), des expressions fréquentes (en bleu), des verbes / formes verbales (en rouge), des connecteurs (surlignés en bleu) et la préposition “à” 2 fois pour vous forcer à vous demander à quoi elle correspond (ce n’est pas rare que les apprenant.e.s la remplacent par “de” ou “pour” dans leurs productions, ce qui est incorrect).

Le but de cet exercice est de vous forcer à ralentir et à observer la langue plus attentivement. Je vois trop de précipitation chez les apprenant.e.s avancé.e.s, ce qui cause souvent des malentendus et/ou qui leur fait commettre les mêmes erreurs pendant des semaines, des mois, voire des années. Si vous faites parfois des erreurs basiques alors que vous étudiez au niveau avancé, ralentissez ! Prenez votre temps et interrogez-vous sur ce que vous observez.

Les débats autour du changement de titre d’un livre

Je continue à être débordée, d’où l’absence de nouveaux posts depuis 2 semaines. J’écris ceci au son de la perceuse qui fait des trous dans un appartement voisin. Cela fait maintenant une semaine que je vis dans le bruit quasi constant et que j’écoute des playlists de relaxation à fond dans mon casque antibruit quand je ne suis pas en cours. Et en fait, cette situation m’a poussée à agir et j’ai décidé de déménager. Je voulais le faire dans quelques mois de toutes façons et il s’est avéré que maintenant était le moment idéal pour le faire : beaucoup de logements disponibles et prix cassés pour cause de COVID, combo idéal.

J’ai trouvé un appartement à mon gout et je vais pouvoir me remettre bientôt à écrire pour ce blog un peu plus régulièrement j’espère.

Je n’ai pas beaucoup écrit ces derniers temps, mais j’ai créé pas mal de nouvelles ressources pour un nouveau projet et j’ai beaucoup lu. En anglais principalement, mais je vais me remettre à lire en français très bientôt et j’espère pouvoir recommander quelques livres avant la fin de l’année.

Je n’ai pas été très connectée au monde extérieur non plus, en tout cas moins intensément que d’habitude, et ça fait du bien de faire une petite pause. Mais les podcasts ont repris après la pause estivale et j’ai recommencé à en écouter. J’ai entendu parler d’une nouvelle polémique bien française, le pays où les gens veulent conserver leur droit à être racistes (et sexistes, etc. mais ce n’est pas le sujet du jour) et j’ai trouvé cet article de Rokhaya Diallo sur le sujet, que je vous propose d’analyser ci-dessous. Depuis la publication de cet article, il semblerait que le débat ait continué en France, et que Sarkozy, l’ancien président de la France, ait tenu des propos bien racistes sur un plateau de télévision. Rokhaya Diallo et Grace Ly en parlent avec Thomas Rozec dans l’épisode 407 de Programme B.

Je ne suis pas vraiment surprise, mais je continue à me demander quand tout ceci prendra enfin fin.

Voici l’article avec en rouge des verbes, des constructions verbales, des collocations contenant des verbes, en vert, du vocabulaire, et en bleu, des connecteurs. Libre à vous d’analyser plus d’éléments, ou de vous concentrer sur un seul en particulier, selon vos besoins, vos envies, votre humeur, etc. Tout nouveau mot appris, toute nouvelle expression, toute nouvelle réalisation est un progrès !

Porter un masque ou ne pas porter de masque ?

Je fais partie des personnes qui n’étaient pas emballées à l’idée de porter un masque quand la pandémie a commencé. Mais je vis dans un pays où cela fait partie de la culture de porter un masque quand on est malade, dans le souci de ne pas contaminer les autres. Ce qui est très civil quand on y pense, non ?

Comme je n’aimais pas le masque, j’ai passé trois semaines sans sortir au début du printemps. Puis j’en ai eu marre et je me suis adaptée. J’ai commencé par porter des masques jetables, car les masques en tissu me donnaient l’impression que je ne pourrais pas respirer. Je déteste avoir le nez obstrué. Et en fait, après quelque temps, c’est devenu normal. Les marchands de masques pullulent à Bangkok et moi, je leur achète des masques régulièrement. 🙂 C’est devenu un accessoire de mode et tout le monde en porte. Dans les transports publics et les magasins, le port du masque est obligatoire. On vous refuse l’entrée si vous venez sans masque. Et dans la rue, la grande majorité des gens en portent un.

Je ne sais pas pour sûr si cela a contribué au fait que le COVID ne s’est pas propagé ici alors que la Thaïlande est le premier pays où un cas avait été recensé en dehors de la Chine. Mais quand je vois l’attitude de certaines populations par rapport au port du masque et que je compare les données, je me dis qu’il est fort probable que le masque nous a protégés de l’épidémie ici.

De plus en plus d’articles sont écrits sur ce sujet. En voici un que vous pouvez analyser. Des verbes en rouge, du vocabulaire en vert, des prépositions en jaune, des connecteurs en bleu. Je n’ai pas tout relevé dans chaque catégorie. Seulement ce à quoi je recommanderais à mes étudiant.e.s avancé.e.s de prêter attention.

Cinq Françaises contre le racisme

J’avais mis cet article de côté avant les vacances, pensant que j’aimerais bien le partager.

Je le partage donc aujourd’hui, sous forme d’exercice. J’ai effacé une trentaine de mots. Des noms et des adjectifs. À priori, cela devrait être plus facile que si j’avais effacé 30 verbes. J’ai également mis un peu de vocabulaire en évidence (en vert).

Lisez l’article en entier pour bien saisir de quoi il parle, puis essayez d’être aussi logique et précis.e que possible.

Voici le texte original. Comparez vos choix aux mots de l’article. Avez-vous le même mot, un synonyme ou quelque chose de complètement différent ? Si c’est le même mot, super. Un synonyme, c’est bien. Il est possible qu’il veuille dire exactement la même chose et qu’on puisse aussi l’employer dans le contexte. Mais pas forcément. Si vous avez quelque chose qui a un sens complètement différent, cela veut dire que vous n’avez probablement pas vraiment compris la phrase, voire le paragraphe ou même l’article.

Bulles de voyage

Ma semaine de congé s’est bien passée, même si je dois avouer que c’était trop court et que j’aurais dû prendre un peu plus de temps pour me reposer. J’ai pris le train pour la première fois en Thaïlande. Bilan : la climatisation y est bien trop forte ! La prochaine fois, soit je mets un bonnet et une écharpe, soit je réserve une place dans un wagon non climatisé, si c’est possible. Même problème à l’hôtel. J’ai eu beau passer mon temps à éteindre la climatisation pendant la journée et à la régler sur 27 le soir, elle redémarrait automatiquement et changeait de température au cours de la nuit, ce qui signifie que je me réveillais chaque matin dans une chambre-frigo. Pas cool !

Mais à part ça, mon court séjour à Hua Hin a été plutôt plaisant. L’hôtel et la ville en général était plutôt déserts, et si cela n’était pas pour me déplaire, ça m’a aussi fait de la peine pour les commerçants locaux. Sans touristes, la vie est dure pour beaucoup de Thaïlandais.

J’ai lu ce court article hier, qui parle de bulles de voyage dont j’avais vaguement entendu parler. Je pensais que ce n’était pas une bonne idée et je suis assez contente qu’ils y aient renoncé pour l’instant. La Thaïlande a été le premier pays à détecter officiellement un cas de coronavirus en dehors de la Chine, mais le pays a plutôt bien géré la crise en fermant très rapidement ses frontières. Il y a aussi le fait que les gens sont habitués à porter des masques ici et que la majorité des gens l’ont fait dès le début, et les autres (comme moi) se sont vite adaptés.

J’ai décidé de partager l’article car il contient des collocations intéressantes, qui se retrouvent assez fréquemment dans la presse si vous y prêtez attention. La plupart de mes élèves qui travaillent au niveau C sont capables de très bien écrire, ont des connaissances avancées de la grammaire, mais ce qui leur fait souvent défaut, c’est le vocabulaire adéquat. Elles et ils disposent d’un vocabulaire étendu, connaissent un tas de synonymes, mais ce n’est pas toujours évident pour elles/eux de choisir le mot le plus adapté à la situation.

Je vous propose un petit exercice. J’ai effacé le verbe (ou le participe passé) dans chaque groupe en vert. Essayez de remplir les trous avec un mot qui vous parait adéquat. Et comparez ensuite avec l’original, plus bas.

J’ai aussi mis en évidence, en jaune, les pronoms relatifs et en bleu, les articulateurs logiques.

Comparez maintenant :

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Tout simplement noir

C’est le titre d’un film sorti en France la semaine dernière. J’ai hâte qu’il soit disponible en VOD car ce que j’en ai lu et entendu me donne très envie de le voir.

L’un des réalisateurs était l’invité du dernier épisode de Kiffe ta Race.

J’ai aussi trouvé cet article dont je partage ici le début. Cliquez pour lire la suite. L’article est non seulement intéressant de par son contenu mais aussi linguistiquement. Il se prête tout à fait à une analyse pour étudiant.e.s avancé.e.s. J’ai mis en évidence le vocabulaire du cinéma en vert et le vocabulaire des discriminations et de l’actualité récente en bleu. Les verbes en rouge sont intéressants à observer autant pour les temps que pour les constructions. Demandez-vous aussi si ce sont des verbes que vous auriez employés vous-même et si vous les auriez bien utilisés. J’ai surligné en jaune les pronoms relatifs et en bleu quelques connecteurs.

Prenez le temps de faire des analyses de temps en temps. C’est un exercice très enrichissant ! Cela vous force à ralentir, à approfondir, et à aborder la langue plus consciemment.

Les élections municipales en France

Non, je ne vais pas parler de politique française. J’ai simplement sélectionné un article qui parle des élections récentes qui ont eu lieu en France, dans cette période d’après confinement où les gens en ont ras-le-bol je crois. Je sais que moi, je serais au bord de la crise de nerf si je vivais dans ce pays où la politique me parait être un grand cirque.

Mais je dois dire que je suis ravie que les écolos soient les grands vainqueurs de ces élections.

J’ai trouvé cet article sur The Conversation, et si vous voulez le lire en entier, c’est ici.

Ce n’est pas que le sujet me passionne, mais le style de cet article devrait intéresser certain.e.s d’entre vous. Vous y trouverez une variété de structures et pas mal de vocabulaire que vous ne connaissez peut-être pas et que, je parierais, vous n’utilisez jamais vous-mêmes.

J’ai mis en rouge tous les verbes conjugués pour faciliter l’analyse. Vous savez que les phrases sont articulées autour des verbes et qu’un verbe = une proposition. À vous de déterminer quels sont les propositions principales, les subordonnées, les différents compléments, etc. J’ai mis en vert le vocabulaire autour du thème des élections, mais il y a d’autres mots et expressions que vous voudrez peut-être examiner. J’ai mis en bleu la plupart des connecteurs qui articulent le discours. Et en jaune, les pronoms relatifs. Vous pouvez bien sûr vous amuser à repérer les autres subordonnants.

Bonne analyse !

Dénoncer la bêtise par l’humour

Paru dans le Gorafi du 4 juin, cet article m’a fait marrer. Je le copie ici (après avoir corrigé les fautes).

Le gouvernement affirme que le nuage du racisme systémique s’est arrêté à la frontière française

Paris – Souhaitant désamorcer la crise qui s’étend à travers le monde, le gouvernement a tenu à rassurer en expliquant que le nuage du racisme systémique s’était arrêté à la frontière française, de même que toutes formes de racismes, les inégalités sociales et tous les types de discriminations raciales, ainsi que les violences policières. Reportage.

« Toutes nos datas le prouvent, l’anticyclone, courageusement, repousse et ce depuis toujours le racisme systémique au-delà de la frontière française, on a vraiment de la chance » a souligné l’expert lors de la remise du rapport à Matignon. Selon lui, tous les autres pays du monde sont touchés par ce problème à l’exception fantastique et incroyable de la France qui n’a ainsi jamais rencontré le moindre problème de racisme systémique sur son territoire et ce depuis l’époque gallo-romaine. « J’irai même plus loin, en rappelant que le mot « systémique » n’existe pas dans la langue française, vous pouvez vérifier par vous-même. Dès lors, cela prouve que nous n’avons jamais été confrontés à ce problème sociétal ».

Une fois ce point établi comme un fait authentique, la plupart des manifestants demandant la fin des violences policières et du racisme systémique se sont platement excusés et sont rentrés chez eux. « Je suis rassurée de savoir qu’il n’y a jamais eu de racisme systémique en France, je me faisais des idées pour rien, c’est incroyable quand même » a expliqué une jeune fille tout en voyant son dossier logement refusé pour la 18e fois en raison de la couleur de sa peau juste avant d’être contrôlée tout à fait par hasard par des policiers qui l’ont courageusement maîtrisée pour outrage envers agents après qu’elle a demandé son chemin.