Le géant aux chaussettes rouges – analyse d’un texte

Cette semaine, j’ai décidé d’analyser un court texte tiré d’un recueil de contes pour enfants, pour vous montrer que vous pouvez vraiment enrichir votre français à partir de sources très variées.

Ce conte est le deuxième du livre La sorcière de la rue Mouffetard et autres contes de la rue Broca, de Pierre Gripari, publié en 1967. J’ai lu ces contes des dizaines, voire des centaines de fois quand j’étais enfant et je prends toujours plaisir à les relire.

J’ai utilisé 3 couleurs : le jaune pour le vocabulaire, le rose pour les temps du passé et le bleu pour des locutions prépositionnelles et un connecteur logique. Observez l’alternance des temps du passé : on a de l’imparfait et du passé simple. Vous pouvez analyser cette alternance comme vous le feriez si le passé simple était du passé composé. Je vais détailler le vocabulaire après le texte.

  • Il était une fois : c’est la phrase typique d’introduction des contes de fée – l’équivalent de Once upon a time.
  • haut comme trois étages : ce n’est évidemment pas une expression, car personne n’est haut comme trois étages, mais vous connaissez peut-être l’expression “haut comme trois pommes” pour désigner quelqu’un de très petit ?
  • un beau jour : expression dans laquelle beau n’a pas son sens habituel, mais qui veut dire un jour quelconque
  • tâcher de faire qqch : essayer de, tenter de faire qqch
  • sitôt dit, sitôt fait : expression qui veut dire qu’on fait qqch dès qu’on l’a dit
  • par malheur : pour les apprenants qui hésitent régulièrement entre pour et par, notez bien que l’on dit par malheur, par chance, par hasard, par bonheur, etc.
  • déboucher : vous connaissez peut-être ce verbe quand il est transitif (= suivi d’un objet direct ou indirect) dans le sens d’ouvrir, comme quand on débouche une bouteille, ou dans le sens de débloquer quand par exemple votre évier est bouché et qu’il faut le déboucher. Mais le connaissez-vous dans le sens du texte ? Ici, c’est un verbe intransitif, qui signifie arriver. Il est souvent suivi de la préposition sur, comme dans : cette petite rue débouche sur l’avenue principale de la ville.
  • un œuf à la coque : quelles autres façons de cuisiner/manger les œufs connaissez-vous ? Au plat, dur, mollet, brouillé… Faites-vous des mouillettes quand vous mangez des œufs à la coque ?
  • un coquetier : il peut être en bois, en argent, en porcelaine, en plastique… C’est la petite coupe qu’on utilise pour manger un œuf à la coque. Sans coquetier, c’est moins facile, surtout si vous venez juste de faire cuire l’œuf. J’ai essayé, et je ne le recommande pas, ça brule les doigts ! Il existe une expression, gagner/décrocher le coquetier. La connaissez-vous ?
  • une petite cuiller : en anglais, on parle de teaspoon et de tablespoon. En français, on parle de petite cuillère (ou cuillère à café) et de grande cuillère (ou cuillère à soupe). Remarquez l’orthographe. Le dictionnaire donne les deux, mais la réforme de 1990 recommande cuillère, car moins ambigu.

J’espère que vous êtes convaincu·e que n’importe quel texte peut vous apprendre quelque chose et vous faire réfléchir à l’utilisation de la langue si vous le lisez de façon active, en vous posant plein de questions !

La Reine des Neiges

Je ne vais pas vous parler ici d’Elsa et d’Anna, non non non. Même si je dois avouer que j’aime ce dessin animé et que je connais la bande originale presque par cœur tellement je l’ai écoutée à l’époque de la sortie du film. Je travaillais alors avec des enfants, et plus particulièrement une pitchounette de 3 ans.

La Reine des Neiges et donc le titre français de Frozen de Disney, et quand le film est sorti, je pensais que c’était l’histoire de la Reine des Neiges que je lisais quand j’étais petite. Le conte d’Andersen. Vous le connaissez ? C’est une histoire assez sombre, dans laquelle un petit garçon très gentil devient méchant à cause d’un sortilège, puis disparaît, et dont l’amie décide de partir à la recherche, bravant le froid et rencontrant toutes sortes de personnages. Hmmm, en écrivant cela, je me rends compte que Frozen, c’est en fait la même histoire, en moins sombre et avec des princesses au lieu de deux amis. Il m’aura fallu cinq ans pour en prendre conscience ! 😲

Si vous aimez les contes d’Andersen, voici le début de celui-ci, traduit en français – l’histoire est assez facile à suivre, mais je suis certaine que vous apprendrez du vocabulaire si vous pratiquez la lecture active :

Pour la suite : http://touslescontes.com/biblio/conte.php?iDconte=146

C’est un conte en 7 parties qui, à mon avis, convient parfaitement à cette période de fin d’année.

Un début de conte bien connu

Mes étudiants me demandent souvent de leur recommander des livres (mais me disent aussi souvent qu’ils n’ont pas beaucoup de temps pour lire) et des podcasts (il y a peu de podcasts en français qui me plaisent vraiment dans ceux que je connais et aucun pour les petits niveaux).

J’ai dans l’idée de créer des podcasts à l’avenir, mais comme pour tout, il faut du temps et j’en manque souvent. 

Alors je vais essayer de mettre sur ce blog de temps à autre de courts enregistrements pour que vous pratiquiez votre compréhension orale quelques instants. En voici un, que je n’ai pas écrit moi-même, mais qui est le début d’un conte très célèbre qui a été adapté maintes fois au cinéma et sur scène. Le reconnaîtrez-vous ? : 

version rapide
version lente

C’est un conte du 18ème siècle, écrit par Madame Leprince de Beaumont. Il n’est pas très long et si vous souhaitez lire la transcription et la suite, vous les trouverez ici