Film : Mon frère

Je l’ai trouvé sur Netflix cette semaine et je l’ai commencé pendant que je dinais un soir. Je l’ai arrêté assez rapidement car il y avait des scènes trop violentes pour moi ce soir-là. Pas une violence de science-fiction, mais une violence qui paraissait très réelle et je n’avais pas l’énergie pour ça.

Puis je l’ai repris deux jours plus tard, quand j’étais plus reposée et pas en train de manger.

Je ne sais pas à quel point ce film reflète la réalité car cela n’a jamais été ma réalité, mais je suppose qu’il est très probable que c’est celle de beaucoup de jeunes abandonnés par le système. Le personnage principal est un ado, Teddy, en classe de terminale. Il a un petit frère, Andy. On comprend assez vite que leur mère est absente et que leur père est violent. Teddy, mineur, accusé du meurtre de son père, se retrouve dans un centre éducatif pour jeunes délinquants où il doit côtoyer des jeunes avec qui il n’a rien en commun, qui viennent d’un monde très différent du sien et qui sont d’une violence effrayante et terriblement attristante.

J’ai trouvé ce film extrêmement triste. Il est difficile d’imaginer que les ados détenus dans ce centre auront un avenir heureux. Ils ont déjà été détruits par un système qui se soucie très peu de leur sort et on se demande quelles opportunités ils pourront bien trouver une fois adultes.

Si vous aimez les drames sociétaux et que vous voulez enrichir votre argot, regardez-le !

Série : Dérapages

J’ai regardé cette série sur Netflix récemment, d’une seule traite car je voulais vraiment savoir ce qui allait se passer après chaque épisode.

C’est une série adaptée d’un livre de Pierre Lemaitre, auteur dont j’ai lu deux livres qui m’avaient beaucoup plu et que j’avais eu du mal à poser. Il sait tenir ses lecteurs en haleine !

Le scénario peut paraitre un peu tiré par les cheveux, mais les thèmes évoqués restent bien ancrés dans la réalité. On a Alain, cinquantenaire qui a perdu son emploi de directeur des ressources humaines quelques années auparavant à cause de son âge, et qui s’est retrouvé obligé d’exercer des petits boulots dans lesquels il est parfois humilié par ses supérieurs. Il a sombré dans la déprime, il s’inquiète constamment de savoir s’il va pouvoir payer ses factures et garder son appartement. Jusqu’au jour où une opportunité de travail se présente. Ce qu’il doit faire pour obtenir ce travail est un peu hors normes. Il doit participer à une simulation de prise d’otages, dans laquelle les otages ne sont pas conscients qu’il s’agit d’une mise en scène. Alain a tellement envie de croire à cette chance qu’il prend des décisions irrationnelles pour se préparer à cet entretien et tout finit par déraper.

Dans le rôle principal, on retrouve Eric Cantona, ancien footballeur devenu acteur. Meilleur acteur que beaucoup d’acteurs en fait !

J’ai été agréablement surprise par le jeu des acteurs dans l’ensemble. Suzanne Clément, qui joue sa femme, est très bonne aussi.

Je l’ai regardé avec les sous-titres français et ils correspondent à ce qui est dit par les personnages.

Un bonne série pour pratiquer votre français !

Chanson Douce

C’est le titre d’un livre que j’ai lu récemment, écrit par Leïla Slimani, et qui m’a beaucoup plu.

Il n’est pas très épais (256 pages pour le format poche) et je l’ai lu en 3 sessions. J’ai eu du mal à le poser les deux premiers soirs car j’avais vraiment envie de continuer mais il se faisait vraiment tard.

Chanson Douce a obtenu le prix Goncourt en 2016, prix littéraire qui existe depuis plus d’un siècle et qui est perçu comme le plus prestigieux.

Je n’approuve pas le système des prix littéraires, que je trouve absolument ridicule tellement il est subjectif, mais j’avais envie de lire ce livre car l’histoire me donnait envie et je ne regrette pas.

L’histoire commence ainsi : “Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert. On l’a couché dans une housse grise et on a fait glisser la fermeture éclair sur le corps désarticulé qui flottait au milieu des jouets. La petite, elle, était encore vivante quand les secours sont arrivés. Elle s’est battue comme un fauve. On a retrouvé des traces de lutte, des morceaux de peau sous ses ongles mous.”

On est immédiatement plongé dans le drame et l’horreur. La nounou a tué les deux enfants. C’est ce que l’on apprend dès le premier chapitre. Puis, au deuxième chapitre, on retourne en arrière, au moment où Myriam et Paul essaient de trouver une nounou pour leurs deux enfants car Myriam va reprendre le travail et ils ont besoin de quelqu’un pour s’occuper des enfants. Et à partir de là on va suivre l’évolution de la relation entre la famille et la nounou. On comprendra petit à petit l’histoire de cette nounou. On sait ce qu’elle va finir par faire, mais on ne peut pas s’empêcher de ressentir de la pitié pour cette femme qui souffre.

Je ne veux pas trop en révéler, mais c’est un livre qui tient en haleine jusqu’à la fin. Il parle de souffrance et d’exclusion sociale, de ce monde curieux dans lequel on vit, où les femmes privilégiées peuvent mener la vie qu’elles souhaitent grâce à d’autres femmes qui ont souvent très peu et qui sont prêtes à beaucoup pour gagner leur vie et un peu de respect qu’elles n’obtiennent pas toujours.

L’écriture est très agréable et le livre se lit très facilement. Recommandé dès le B2 !