Livre : Moi les hommes, je les déteste

Vous avez peut-être entendu parler de ce livre ?

Il est sorti au mois d’aout et la raison pour laquelle j’en ai entendu parler, c’est qu’un chargé de mission au ministère de l’égalité femmes-hommes en France a voulu le faire interdire. Le titre a suffi à me séduire, et je me suis précipitée pour l’acheter. Quelle déception de voir qu’il n’était pas disponible en version Kindle ! Il était publié par une toute petite maison d’édition.

Mais grâce à cet imbécile qui a voulu le censurer, le livre s’est vendu comme des petits pains, les stocks ont été rapidement épuisés, et il a été repris par une plus grande maison d’éditions (Seuil). Et j’ai pu l’acheter sur Kindle ! 🙂 Je l’ai lu d’une traite et j’ai adhéré à chaque phrase de l’autrice, Pauline Harmange.

J’ai surligné beaucoup de passages. En voici quelques-uns. Peut-être vous donneront-ils envie de lire ce petit livre très bien écrit :

  • Par défaut, je les tiens très bas dans mon estime.
  • Détester les hommes, en tant que groupe social et souvent en tant qu’individus aussi, m’apporte beaucoup de plaisir.
  • On demande aux hommes d’utiliser leur pouvoir, leurs privilèges, à bon escient : en poliçant les autres membres masculins de leur entourage, par exemple, pas en expliquant aux femmes comment mener leur combat.
  • féministes “à la française” (c’est-à-dire très partantes pour reconnaitre les problèmes d’égalité femmes-hommes dans les autres pays du monde, mais plutôt enclines à trouver qu’ici en France ça va, on n’a pas trop à se plaindre)
  • ayant ouvert les yeux sur la profonde médiocrité de la majorité des hommes, il n’y a plus de raison de les apprécier par défaut
  • je suis certaine que si demain j’étais à nouveau célibataire, il me serait très difficile d’entamer une nouvelle relation avec un homme
  • ils étaient tellement essentiels au regard que je portais sur ma propre personne
  • Si je me refuse à lui [son mari] octroyer un droit d’être médiocre parce qu’il est un homme et que les hommes sont comme ça, c’est surtout pour m’octroyer à moi-même autant d’estime que j’en ai pour toutes les autres femmes à qui je souhaite des relations véritablement égalitaires.
  • On ne peut pas comparer misandrie et misogynie, tout simplement parce que la première n’existe qu’en réaction à la seconde.
  • Tous les hommes ne sont peut-être pas des violeurs, mais quasiment tous les violeurs sont des hommes – et quasiment toutes les femmes ont subi ou subiront des violences de la part des hommes. Il est là, le problème. Elle est là, l’origine de notre détestation, de notre malaise, de notre méfiance.
  • Quand nous détestons les hommes, au mieux nous continuons de les tolérer avec froideur, parce qu’ils sont partout et qu’il faut bien faire avec
  • Il n’y a que les dominants qui peuvent se permettre d’être raisonnables et calmes en toutes circonstances, car ce ne sont pas eux qui souffrent.

Femmes soldates, agentes de la paix

Cette semaine, mes lectures se sont focalisées sur le sort des femmes en temps de guerre et particulièrement sur l’horreur des violences sexuelles qu’elles subissent inévitablement (ce fut une semaine très intense) et mon cher téléphone qui m’espionne du matin au soir m’a donc proposé des articles plus ou moins connectés à ce sujet, dont celui-ci.

J’ai surligné en jaune les participes passés et en bleu la plupart des connecteurs. J’ai mis en rouge quelques verbes et expressions verbales à observer et en vert, 2 pronoms très souvent confondus par les apprenant.e.s.

La crise actuelle et la langue française

Comme je suis un peu débordée ces temps-ci, je n’ai pas vraiment le temps de proposer une analyse de texte, mais j’ai lu cet article paru dans The Conversation et écrit par l’excellente Éliane Viennot, dont le travail m’inspire énormément, et je me suis dit que j’allais le partager.

J’ai relevé assez rapidement en rouge, des verbes et expressions verbales (observez les associations de mots et les prépositions), en vert, du vocabulaire à observer, en bleu, les connecteurs et en jaune, les pronoms relatifs (certains m’ont peut-être échappé).

Le sujet de cet article me tient évidemment beaucoup à cœur et j’espère qu’ils vous interpellera également.

Avez-vous entendu parler de la ligue du LOL?

Moi, j’en ai entendu parler pour la première fois il y a à peu près deux semaines, par hasard, en lisant des posts sur un compte Instagram qui parle de femmes, de féminisme et de sexisme. J’y ai lu, entres autres, un message d’excuse d’un des membres de la ligue du LOL et je dois dire que j’étais sciée, car c’était les excuses les plus nulles que j’aie lues ou entendues de toute ma vie. Pourtant j’ai travaillé avec des enfants pendant plus de 10 ans, et ils sont sacrément doués en excuses nulles. Et je n’utilise pas le superlatif à la légère.

Depuis, j’ai lu pas mal d’articles sur le sujet et surtout écouté des podcasts. Rien ne m’a vraiment surprise mais ça ne veut pas dire que ça ne m’ait pas mise en colère et dégoûtée. Je sais dans quel monde on vit. Je sais depuis toujours qu’on vit dans un monde dirigé par les hommes. Et je prends de plus en plus la dimension de l’homme blanc en fait. J’ai toujours su et détesté que les femmes soient considérées comme inférieures, souvent réduites à leur apparence physique, et j’ai toujours trouvé le racisme ou toute sorte de discrimination ridicule. Cependant, je n’avais pas mesuré à quel point d’autres groupes que les femmes pouvaient ressentir la même colère et la même frustration et que celles-ci étaient très souvent générées par l’attitude des hommes blancs hétérosexuels qui se considèrent supérieurs à tout ce qui n’est ni homme ni blanc ni hétéro (ou pas assez mâle à leurs yeux).

Cette histoire de la ligue du LOL est vraiment dégueulasse. C’est un groupe d’hommes, une trentaine d’entre eux, blancs et hétéros à ce que j’ai cru comprendre, journalistes et publicitaires, influents, qui ont pratiqué le cyber-harcèlement pendant des années. Comme des gamins dans la cour de récré, sauf que c’était des adultes, et qu’ils ont essayé de ruiner des vies juste pour leur petit plaisir personnel. Juste parce qu’ils en avaient le pouvoir. Les témoignages de femmes que j’ai écoutés sont accablants. Il y a aussi quelques hommes qui ont subi ce harcèlement. Ce groupe s’est avéré être non seulement sexiste, mais aussi raciste, grossophobe, homophobe, psychophobe (ça veut dire qu’ils ont aussi un problème avec les personnes souffrant de maladies mentales), et j’en oublie sûrement. La plupart de leurs victimes étaient des femmes, et certaines d’entre elles sont racisées, et l’une d’entre elle est bipolaire. La méchanceté et la cruauté de ces hommes est tellement abjecte que j’ai du mal à comprendre comment rien n’a été fait plus tôt. Parce qu’apparemment ça se savait dans le milieu des médias. Encore une fois, je me demande pourquoi les gens capables de changer les choses et de rendre ce monde meilleur ne se bougent pas les fesses pour le faire et préfèrent ignorer le problème en espérant qu’il passe tout seul. Parce que ces personnes sont des hommes blancs peut-être… bien confortables dans ce monde qui leur donne tous les avantages. À quand un véritable changement, un monde vraiment égal pour tous ??? Y en a marre ! Comment peut-on espérer que les choses évoluent pour les femmes dans certains pays où elles ont peu de droits, voire aucun, quand les hommes de chez nous se conduisent comme de tels porcs ?

Si vous voulez lire un peu sur le sujet ou écouter des podcasts, voici quelques liens :

Comment vous sentiriez-vous si votre gouvernement vous interdisait de chanter ?

L’idée me paraît absurde. Mais on sait tous que dans certaines parties du monde, des personnes sont opprimées à tel point qu’on préfère souvent ne pas y penser. Il me semble. Sinon, comment pourrait-on continuer à rire ? Comment pourrait-on être serein ?

Moi, je ne suis pas sereine. Je suis constamment en colère. Mais j’arrive à réprimer cette colère la plupart du temps car j’ai la chance d’avoir une vie plutôt agréable et que je me sens aussi libre qu’on puisse se sentir libre dans ce monde absurde. La plupart du temps.

Mais quand je lis un article comme celui-ci, j’ai du mal à ne pas exploser. J’ai du mal à me sentir libre. Je ressens tellement de rage. Parce que ces femmes à qui l’on interdit de chanter en solo (selon l’article), ça pourrait être moi. Mes amies. Les petites filles que je connais et que j’adore. Ça pourrait être nous toutes. S’il y a des hommes qui sont assez tarés pour inventer de telles lois dans certains pays, comment peut-on être sûres qu’il n’y a pas d’hommes dans nos pays “développés” qui pourraient avoir la même idée un jour. Les Iraniennes étaient libres à une époque. L’Iran était un pays où il faisait bon vivre. Et regardez maintenant…

Quand on oppresse une femme pour la seule raison qu’elle est femme, n’importe où dans le monde, je le prends personnellement. Et je sais que je ne suis pas la seule. Mais ce que j’ai du mal à comprendre, c’est que si peu de femmes, et d’hommes aussi en fait, crient au scandale. Il y en a de plus en plus je crois, mais c’est loin d’être suffisant et ça va bien trop lentement. On a été capables de révolutionner le monde avec les nouvelles technologies en si peu de temps. Le monde a vu tellement de changements ces dernières décennies, changements impossibles à imaginer au siècle dernier. Et tout le monde s’est adapté. Mais accorder les mêmes droits aux femmes qu’aux hommes, il faudrait encore patienter ??? Combien de temps ? Et pourquoi donc ?

Ce chanteur iranien qui a soutenu sa musicienne est le genre d’hommes comme j’aimerais qu’il y en ait plus. Parce que si plus d’hommes se révoltaient contre le traitement réservé aux femmes et refusaient de souscrire à l’absurdité du système patriarcal, on pourrait espérer une vraie égalité. Si plus d’hommes osaient remettre en cause leur petit confort, on pourrait espérer beaucoup de choses.

On pourrait déjà commencer à espérer que les femmes soient traitées comme des êtres humains. Pas comme des objets.