Au revoir là-haut

C’est le titre d’un roman de Pierre Lemaitre, auteur dont j’avais déjà parlé car j’avais lu Robe de Marié de lui l’an dernier, que j’avais beaucoup aimé.

Tandis que Robe de Marié était un roman à suspense que j’avais lu en deux jours, Au revoir là-haut m’a pris un peu plus de temps. Déjà, j’ai choisi la version livre audio car il était lu par l’auteur, et s’il m’est plus facile d’écouter que de lire pendant que je m’affaire dans la cuisine ou que je me rends au supermarché, j’ai aussi parfois du mal à rester concentrée, selon les jours. Et comme la lecture par l’auteur durait presque 17 heures, j’ai dû mettre 3 ou 4 semaines pour le terminer, car je lis plusieurs livres en même temps, et je passe de l’un à l’autre selon mes humeurs.

Je ne savais pas qu’il avait obtenu le prix Goncourt en 2013 et je ne savais pas non plus de quoi il parlait avant de l’acheter. Je savais qu’il avait été adapté au cinéma, je savais qu’à priori l’auteur me plaisait et un copain m’avait dit qu’il l’avait trouvé super.

Quand j’ai compris que l’histoire prenait place à la fin de la Première Guerre mondiale, j’ai un peu fait la grimace, car je ne suis pas friande d’histoires de guerre. J’ai plutôt tendance à les éviter. J’ai quand même décidé de continuer, et bien que cela m’ait pris un peu de temps, j’ai fini par rentrer dans l’histoire et à prendre plaisir à l’écouter.

C’est l’histoire de deux jeunes hommes qui ont survécu à la guerre mais pas sans séquelles. L’un, Albert, a tout perdu (son emploi, sa fiancée…) et l’autre, Édouard, se retrouve défiguré, après avoir reçu un obus en sauvant le premier. La guerre se termine et on les suit de retour à Paris, où ils mènent une vie d’exclus mais finissent par imaginer une vie meilleure en mettant en place une escroquerie à grande échelle.

Plusieurs autres personnages jouent un rôle important dans l’histoire, dont un lieutenant devenu capitaine, absolument odieux. L’atmosphère est assez lourde. En écoutant l’histoire, je m’imaginais Paris après la guerre, assez glauque, et les images étaient en sépia dans ma tête. J’avais du mal à voir Édouard car il est décrit comme n’ayant plus de visage. Albert me faisait de la peine. Mais bizarrement, l’histoire m’a beaucoup plu. Elle est pleine de rebondissements et plus je m’approchais de la fin, plus j’avais hâte de savoir comment toute cette histoire allait se terminer.

Ce n’est pas un livre qu’on lit pour se sentir bien, mais l’histoire est captivante, le style est agréable, les personnages ne laissent pas indifférent, alors si vous avez du temps, c’est un peu moins de 17 heures en version audio ou 624 pages en version livre de poche.

ISBN-10: 2253194611
ISBN-13: 978-2253194613

Chanson Douce

C’est le titre d’un livre que j’ai lu récemment, écrit par Leïla Slimani, et qui m’a beaucoup plu.

Il n’est pas très épais (256 pages pour le format poche) et je l’ai lu en 3 sessions. J’ai eu du mal à le poser les deux premiers soirs car j’avais vraiment envie de continuer mais il se faisait vraiment tard.

Chanson Douce a obtenu le prix Goncourt en 2016, prix littéraire qui existe depuis plus d’un siècle et qui est perçu comme le plus prestigieux.

Je n’approuve pas le système des prix littéraires, que je trouve absolument ridicule tellement il est subjectif, mais j’avais envie de lire ce livre car l’histoire me donnait envie et je ne regrette pas.

L’histoire commence ainsi : “Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert. On l’a couché dans une housse grise et on a fait glisser la fermeture éclair sur le corps désarticulé qui flottait au milieu des jouets. La petite, elle, était encore vivante quand les secours sont arrivés. Elle s’est battue comme un fauve. On a retrouvé des traces de lutte, des morceaux de peau sous ses ongles mous.”

On est immédiatement plongé dans le drame et l’horreur. La nounou a tué les deux enfants. C’est ce que l’on apprend dès le premier chapitre. Puis, au deuxième chapitre, on retourne en arrière, au moment où Myriam et Paul essaient de trouver une nounou pour leurs deux enfants car Myriam va reprendre le travail et ils ont besoin de quelqu’un pour s’occuper des enfants. Et à partir de là on va suivre l’évolution de la relation entre la famille et la nounou. On comprendra petit à petit l’histoire de cette nounou. On sait ce qu’elle va finir par faire, mais on ne peut pas s’empêcher de ressentir de la pitié pour cette femme qui souffre.

Je ne veux pas trop en révéler, mais c’est un livre qui tient en haleine jusqu’à la fin. Il parle de souffrance et d’exclusion sociale, de ce monde curieux dans lequel on vit, où les femmes privilégiées peuvent mener la vie qu’elles souhaitent grâce à d’autres femmes qui ont souvent très peu et qui sont prêtes à beaucoup pour gagner leur vie et un peu de respect qu’elles n’obtiennent pas toujours.

L’écriture est très agréable et le livre se lit très facilement. Recommandé dès le B2 !