Êtes-vous à l’aise avec les gros mots ?

Les gros mots, ce ne sont pas les mots qui ont le plus de lettres, mais les mots que l’on interdit, en général, de dire aux enfants. Et évidemment, les enfants aiment les dire car ils sont interdits, et c’est en général à l’adolescence que l’on commence à dire beaucoup de gros mots.

Je dis beaucoup plus de gros mots en anglais qu’en français. Je ponctue régulièrement mes phrases du mot en F en anglais mais je dis beaucoup moins le mot en P* équivalent en français. J’utilise le mot en P*, mais plutôt dans le sens du mot en M**. Les gros mots français me font beaucoup plus mal aux oreilles que les gros mots anglais. Ma relation n’est pas la même avec les deux langues, et je pense que c’est pareil pour toutes les personnes qui parlent plus d’une langue. On n’est jamais tout à fait la même personne, selon la langue dans laquelle on s’exprime. Il y a des choses que j’exprime beaucoup plus facilement en anglais qu’en français car ce que je dis en français me parait plus lourd de sens. Par exemple, je dis très facilement que I hate something/someone en anglais. Jamais je ne dis que je hais quelqu’un en français. Ni quelque chose d’ailleurs. Cela me parait trop fort.

Et vous, jurez-vous facilement en français ? Plus facilement que dans votre langue maternelle ?

Si les gros mots français vous intéressent, vous pouvez trouver sur TV5monde une nouvelle série, Gros mots, présentée par une linguiste. Elle propose de courtes vidéos de deux minutes ou moins, dans lesquelles elle parle de gros mots, de leur sens et de leur origine.

*putain, **merde

Plan cœur, saison 2

L’année dernière, j’ai regardé la première saison de Plan cœur et je ne l’avais pas trouvée extraordinaire, mais regardable et assez divertissante. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait une deuxième saison, mais en allumant Netflix le weekend dernier, j’ai découvert que si, ils avaient osé !

Il n’y a que six épisodes, dans lesquels on retrouve les mêmes personnages. Le scénario est peu crédible, ou c’est moi qui vieillis et qui n’arrive plus à croire à certaines situations. Les dialogues laissent à désirer, et de mon point de vue manquent complètement de naturel et de crédibilité, mais peut-être qu’il y a vraiment des gens comme ça et que c’est trop loin de moi pour que j’y croie. Les jeunes trentenaires d’aujourd’hui sont-ils si immatures que ça ?

Mais j’aime bien l’actrice principale et j’ai regardé tous les épisodes, plus ou moins attentivement. Avec les sous-titres en français pour en vérifier la qualité, et ils sont meilleurs que pour la première saison (si mes souvenirs sont bons, ceux de la première saison ne correspondaient pas toujours à ce que l’on entendait.) Le langage reste familier, et vous pourrez sans aucun doute enrichir votre argot. J’ai réussi à avoir les larmes aux yeux, voire à pleurer devant chaque épisode, malgré le fait que c’était plutôt médiocre, mais je pleure très facilement et comme j’avais une infection à l’œil, c’était super pour l’hydrater.

Si je ne vous ai pas convaincu·e, peut-être que le Top 11 des raisons de regarder Plan Cœur, sur Topito, y parviendra. 😉

Parler de chaussures

Quand vous étudiez le français à un niveau avancé et souhaitez vous exprimer avec précision, il est nécessaire de connaître beaucoup de vocabulaire. Et il est important de l’utiliser pour le pratiquer. Ce que je vois souvent chez les étudiants et étudiantes qui préparent le DALF, c’est qu’ils et elles n’osent pas prendre trop de risques, de peur de se tromper, et par conséquent, utilisent un vocabulaire assez basique dans leurs exposés à l’oral.

C’est pourquoi il peut être intéressant de vous demander parfois si vous êtes capables de nommer 10 noms plus précis en partant d’un nom générique, tel que chien, chat, oiseau, chaussure, bruit, personne, magasin, nourriture, etc.

Voici un exemple avec le nom chaussure.

Dans cette liste, certains termes désignent un type particulier de chaussures (botte, par exemple), d’autres appartiennent au langage familier et signifie tout simplement chaussure (godasse, par exemple).

Selon le contexte, selon le ton de ce que vous dites ou écrivez, avoir un répertoire étendu de synonymes vous permettra d’adapter votre langage et d’être plus précis

Connaissez vous les noms ci-dessus ? Savez-vous distinguer ceux qui désignent un type de chaussure en particulier de ceux qui sont des synonymes mais appartiennent au langage familier ?

  • un soulier = une chaussure (je crois que ce terme est plus utilisé au Québec qu’en France – On le retrouve aussi dans la chanson Petit Papa Noël)
  • un mocassin : loafer
  • un escarpin : stiletto OR pump
  • une pantoufle : slipper
  • une mule : mule (facile !)
  • un sabot : clog
  • une botte : boot
  • une bottine : ankle boot
  • une sandale : sandal (facile !)
  • une espadrille : espadrille (encore facile !)
  • une savate : an old shoe or an old slipper
  • godasse, pompe, tatane, grolle, godillot et croquenot sont tous des termes familiers signifiant chaussure, les deux derniers désignant plutôt de grosses chaussures (on ne les utiliserait pas pour désigner des escarpins par exemple).

Pour ma part, les deux synonymes familiers que j’utilise le plus sont pompes et godasses, car je n’aime pas trop les autres. Et je me rends compte que j’ai complètement oublié de mettre des baskets dans ma liste, qui sont pourtant les chaussures que je porte le plus quand je ne porte pas de sandales ! Les baskets sont des chaussures de sport, que l’on peut porter pour faire du sport ou pour le confort !

Mauvaises herbes

Cette semaine, j’ai voulu voir si Netflix avait de nouveaux films français et je suis tombée sur Mauvaises herbes, le deuxième film réalisé par Kheiron. J’avais déjà parlé de son premier film, Nous trois ou rien, que j’avais adoré, et je dois dire que j’ai tout autant aimé celui-ci.

C’est l’histoire de Waël, ancien enfant des rues et petit escroc, qui se retrouve à s’occuper d’un groupe de six adolescents qui ont été exclus temporairement de leur école. Il doit tout d’abord gagner leur confiance car ils refusent de lui adresser la parole quand ils le rencontrent, mais à force de ruse et de patience, il va réussir à développer une relation avec eux, les inspirer à devenir de meilleures personnes, à s’entraider, et lui va enfin trouver un sens à sa vie.

Ça fait un peu simple dit comme ça, mais c’est vraiment drôle, les gamins sont attachants, le personnage de Catherine Deneuve est amusant et j’ai beaucoup rigolé et aussi pas mal pleuré car on voit aussi des bribes de l’enfance de Waël, dans un pays en guerre et ces scènes sont vraiment tristes.

Dans l’ensemble, très bon pour le moral, même si on pleure, et aussi pour enrichir votre vocabulaire. Vous entendrez beaucoup d’expressions familières. Prenez des notes !

Plan cœur

La semaine dernière, une de mes étudiantes m’a parlé de cette nouvelle série française sur Netflix. Je me suis empressée d’aller vérifier si elle était disponible dans mon pays et j’ai été très contente de voir qu’elle l’était ! 

Du coup, j’ai téléchargé quelques épisodes sur ma tablette car je devais être sur la route quelques heures le lendemain et que je suis malade si je lis en voiture, en bateau ou en bus. Par contre, je peux regarder des films sans problème et si les images bougent trop, je peux juste écouter. 

C’est une mini-série de seulement 8 épisodes d’à peu près 26 minutes. L’intrigue est facile à suivre. Et même si ce n’est pas la série du siècle et qu’elle n’a rien de très original, je l’ai trouvée divertissante. J’avoue que j’ai téléchargé le reste des épisodes en rentrant et que je l’ai finie d’une traite. Pour les besoins de mon travail. Evidemment. 🙂

D’un point de vue linguistique, elle est intéressante car truffée de mots et d’expressions appartenant au langage familier. Pas facile du tout pour les apprenants qui n’ont pas l’habitude de ce genre de langage. Ce qui est le cas de la plupart des apprenants. Même pour moi, ce n’était pas toujours évident car je ne m’exprime pas tout à fait de cette façon. 

Pour vous, c’est l’occasion d’enrichir votre vocabulaire familier et de pratiquer votre compréhension orale en appliquant les conseils que je donne à la fin de ce post

Pour ce qui est de l’histoire, c’est celle d’une jeune femme, Elsa, qui ne s’est toujours pas remise de s’être fait plaquer par son ex deux ans auparavant. Elle pense toujours à lui et n’arrive pas à passer à autre chose. Alors une de ces amies décide de prendre les choses en main et de payer quelqu’un pour remettre Elsa sur le droit chemin. Comédie sentimentale, probablement plus pour les femmes que les hommes, mais linguistiquement, c’est intéressant pour tous !

Voici la bande-annonce

Quelle galère !

Ces derniers temps, j’ai des petits soucis d’adaptation dans mon nouveau pays d’accueil. Quand mes amis me demandent comment ça va, je leur réponds que pour être honnête, je galère un peu. J’aime bien ce mot, et en ce moment, il est tout à fait adapté à ce que je ressens. 

Le premier sens du nom galère (fém.), c’est ça : 

une galère

Les hommes qui ramaient pour faire avancer la galère s’appelaient des galériens. Certains étaient des esclaves, d’autres des criminels. 

Evidemment, je n’ai pas de navire et je ne passe pas mes journées à ramer. Quand on dit qu’on galère, c’est qu’on est dans une situation difficile, que la vie n’est pas facile au jour le jour. Si on a des problèmes financiers par exemple, on peut dire qu’on galère ou qu’on est en galère. C’est très utilisé pour parler de problèmes d’argent, mais pas seulement. 

On peut aussi utiliser cette expression pour quelque chose de ponctuel ou une situation précise. On peut l’employer comme nom ou comme adjectif. Par exemple, je pourrais vous dire que c’est vraiment galère d’aller au supermarché de chez moi. Cela demande une organisation très précise car il faut que j’y aille en taxi et il faut que je calcule d’y aller en dehors des heures de pointe si je ne veux pas être coincée dans les embouteillages pendant une heure. C’est tellement galère que j’y vais le moins possible. Mais quand on s’est installés ici, il a fallu acheter des objets assez encombrants pour la maison et quelle galère pour tout transporter ! Alors il a fallu s’organiser et faire nos achats en plusieurs fois. Vivre en dehors du centre, c’est une vraie galère pour moi. Mais bon, j’ai connu des gens bien plus en galère que moi et j’essaie de relativiser.

Cependant, c’est difficile par moments parce que je galère aussi avec la langue. Comme je ne peux pas vraiment parler la langue du pays, je galère pour communiquer et par conséquent je galère avec la nourriture car je ne peux pas bien expliquer mes allergies. Je suis une galérienne, mais j’espère que ce n’est que temporaire !

Si vous souhaitez vivre en France, soyez plus sérieux que moi dans votre apprentissage de la langue et de la culture car c’est vraiment galère de vivre dans un pays où l’on ne comprend pas grand-chose ! 😬

Les malentendus, ça arrive aussi quand on parle la même langue

J’ai besoin de rire en ce moment, et YouTube m’aide pas mal. Cette semaine, il m’a suggéré plein de vidéos plus ou moins marrantes, dont celle-ci

Un peu de vocabulaire, majoritairement familier, tiré de la vidéo : 

  • la meuf : la femme (c’est du verlan, un type d’argot qui consiste à inverser les syllabes)
  • se faire draguer : quand on drague quelqu’un, on essaie de le/la séduire en espérant que ça débouche sur une relation amoureuse ou sexuelle. Si quelqu’un vous drague, vous pouvez dire que vous vous êtes fait draguer.
  • faire exprès de faire qqch : faire qqch intentionnellement
  • faire genre : faire comme si
  • une pompe : argot pour chaussure
  • le coup du/de… : on peut utiliser cette formule avec beaucoup d’actes qui sont plus ou moins habituels et reconnus comme une technique spécifique pour atteindre un but.
  • une bite : très familier, plutôt vulgaire, mais très utilisé pour dire pénis. 
  • carrément : selon le contexte, il pourra être traduit de différentes façons. Ici, ça veut dire complètement, vraiment. 
  • qu’est-ce que j’ai branlé ? : familier et vulgaire, mais aussi très utilisé, c’est une variation du familier, mais un peu moins vulgaire, qu’est-ce que j’ai foutu ?, ou en d’autres termes plus standards : qu’est-ce que j’ai fait ?
  • quel ringard ! : quel nul ! quel incapable ! qu’il est ridicule !
  • puer des pieds : sentir mauvais des pieds
  • le cul : les fesses
  • ça me fait chier de + infinitif : familier et vulgaire, et aussi très employé par les Français (moi incluse), on dit ça quand quelque chose nous emmerde (oups, ça aussi c’est familier et vulgaire). Quand on n’est pas content d’une situation, quand on n’a pas envie de faire quelque chose, quand on trouve quelque chose très agaçant, on va dire que ça nous fait chier. 
  • c’est une blague ! : on dit ça quand on trouve une situation ridicule, incroyable
  • un connard : familier et vulgaire pour qualifier un homme qu’on trouve très stupide. Pour une femme, on dit connasse. 
  • elle a l’air un peu ouf : encore du verlan. Ouf veut dire fou. Ou folle. 
  • un mec : argot pour dire un homme
  • prendre qqn pour qqch : elle dit tu m’as pris pour quoi ? (elle aurait dû dire prise, d’ailleurs) ce qui veut dire qu’elle se demande ce qu’il pense d’elle. On entend parfois : faut arrêter de prendre les gens pour des cons = il faut arrêter de penser que les gens sont stupides. 
  • une briseuse de couple : une femme qui essaie de faire rompre un couple
  • les couilles : familier et vulgaire pour dire testicules
  • se barrer : argot pour partir
  • terminer en beauté : elle le dit ironiquement ici, mais on peut dire ça d’un sportif par exemple. S’il termine la course en beauté, il a probablement gagné.
  • tu crois qu’on me l’a jamais fait, ce coup-là ? : tu crois que c’est la première fois que je vois ça, que je fais cette expérience ?
  • forcément : obligatoirement, nécessairement
  • taré : argot pour fou