Si vous vous intéressez à la culture française, vous avez probablement entendu parler de Voltaire, philosophe des Lumières dont les œuvres les plus connues sont probablement Candide et le Dictionnaire philosophique.
Si vous n’avez jamais lu Candide, c’est un petit livre que je vous recommande. Je l’ai lu plusieurs fois et comme j’ai un peu oublié les détails, je vais surement le relire bientôt.
Voici le premier chapitre que vous pouvez vous amuser à analyser si vous en avez envie. Vous pourrez observer l’utilisation des différents temps du passé, du vocabulaire que vous ne rencontrez probablement pas très souvent (palefreniers, précepteur, souffletée…) et remarquer le ton ironique de ce premier chapitre, qui vous donnera peut-être envie de lire les suivants.
C’est un livre très court. Il contient 29 chapitres qui tiennent sur 83 pages. Candide a été publié en 1759 et bien sûr, la langue française a évolué depuis et personne n’écrirait ainsi aujourd’hui, mais cela n’empêche pas qu’il soit facile à lire et très divertissant. Et si les temps du passé vous laissent toujours des doutes, c’est 83 pages de matériel utile à analyser !
Plusieurs de mes étudiantes ont mentionné avoir lu un ou plusieurs livres de cette auteure. Je n’en avais jamais lu jusqu’à récemment mais comme c’est une auteure très connue, traduite à l’international et qui a été récompensée par plusieurs prix, je me suis dit que ce serait bien de la découvrir.
J’ai lu beaucoup de livres policiers dans ma jeunesse, et même si j’en lis beaucoup moins maintenant, je prends toujours plaisir à lire un bon livre policier. Je savais que Vargas écrivait des livres mettant en scène des personnages récurrents, et je me suis dit que j’allais commencer par le premier avec le commissaire Adamsberg : L’homme aux cercles bleus, écrit en 1991.
Je l’ai en fait acheté sur Audible car je me suis dit que ce serait facile à écouter pendant que j’accomplirais des tâches ménagères, dans la rue, dans les transports, ou même en faisant du sport.
J’ai tout d’abord pensé que le lecteur était mauvais car je me suis ennuyée à mourir dès le début. Je n’ai pas vraiment accroché avec sa voix, son débit, son style de lecture. Je n’osais pas penser qu’une écrivaine si populaire puisse m’ennuyer autant. Et pourtant, plus l’histoire avançait et plus j’hésitais à continuer. L’histoire n’avait ni queue ni tête, je trouvais les personnages terriblement rasoir, les dialogues improbables, le style assommant… Bref, je ne suis pas fan.
J’ai ensuite pensé que c’était peut-être à cause du fait que ce livre datait. Il parle d’un monde avant Internet, avant les téléphones portables, en France (toujours 10 ans en retard sur les Etats-Unis, donc on a facilement l’impression que c’est encore plus vieux que ça ne l’est vraiment), et je me suis dit que j’essaierai de lire un autre livre d’elle, plus récent. Ce que j’ai confié à une de mes étudiantes qui a lu plusieurs livres de cette auteure. Elle m’a répondu que ce n’était pas la peine car son style n’avait pas changé avec les années !
Alors j’attendrai d’être à la retraite et d’avoir lu tous les livres que je veux vraiment lire avant de me lancer dans un deuxième Vargas. Autant dire qu’il est peu probable que je le fasse.
Je sais qu’il en faut pour tous les goûts et qu’il y a surement des auteurs que j’adore qui déplaisent à d’autres, mais il y a tellement d’excellents écrivains de livres policiers qui peuvent vous tenir en haleine du début à la fin que j’ai vraiment du mal à comprendre son succès.
On dit de l’anglais que c’est la langue de Shakespeare. En tout cas, c’est ce qu’on dit en France. Je suis en train de me demander si les anglophones le disent aussi, en fait ! De même, on appelle le français la langue de Molière. Connaissez-vous Molière ?
J’ai essayé de lire Shakespeare en version originale et disons que j’ai vite abandonné ! J’aime beaucoup les pièces que j’ai lues de lui pourtant. J’ai lu Macbeth quand j’avais 12 ans (traduit en français évidemment) et si je ne me souviens pas de tout en détail, je me souviens très bien de la noirceur de l’histoire et de ma fascination. J’avais l’impression d’avoir lu un livre interdit. Plus tard, j’ai lu Shakespeare en anglais, mais en anglais moderne et j’ai aimé tout ce que j’ai lu et vu au théâtre. Et même au cinéma en fait.
Molière, c’est un autre genre, il écrivait surtout des comédies, mais c’est presque aussi vieux que Shakespeare. Il est né 6 ans après la mort de Shakespeare. Son oeuvre date donc du 17ème siècle. J’ai étudié plusieurs de ces pièces au collège et j’ai eu une période un peu obsessive pendant laquelle j’adorais regarder des vidéos de pièces de théâtre (en VHS, Youtube n’existait pas encore). La première pièce que j’avais étudiée, c’était Le Malade Imaginaire. Je trouvais l’histoire vraiment drôle et le ridicule des personnages me fascinait : un hypocondriaque chronique, une femme qui attend sa mort pour hériter, des médecins profiteurs… La servante était mon personnage préféré car elle voyait les gens pour ce qu’ils étaient vraiment. Après cette pièce, j’ai adoré lire et voir L’avare, Les Précieuses Ridicules, Les Femmes Savantes, Le Tartuffe, Le Misanthrope, et bien d’autres.
Je ne dirais pas que les pièces de Molière sont très faciles à lire pour un étudiant de français langue étrangère. Il y a beaucoup de structures de phrases et de vocabulaire qui ne sont plus en usage aujourd’hui. D’ailleurs, après avoir lu certains commentaires de collégiens et/ou lycéens français en ligne, sur les sites parlant des pièces, je pense pouvoir affirmer que beaucoup de jeunes Français ont du mal à comprendre ce qu’ils lisent. Toutefois, je ne pense pas que ce soit si difficile que ça. Les pièces ne sont pas très longues et on n’a pas besoin de comprendre tous les mots pour parvenir à comprendre l’histoire. On peut pratiquer la lecture active de temps à autre et relever de nouveaux mots, mais l’intérêt de Molière est aussi culturel. Ces pièces nous donnent un aperçu des mentalités françaises et des mœurs du XVIIe siècle et nous permet de réfléchir à l’évolution des sociétés. Et du langage.
Un de mes personnages favoris de Molière est Alceste, le misanthrope, qui aime à dénoncer l’hypocrisie des gens qui l’entourent. Cette pièce est écrite en vers. Vous pouvez télécharger le livre ici, légalement et gratuitement. En voici un extrait :
Extrait Acte I, scène I
Beaucoup de pièces de Molière sont disponibles sur YouTube aussi, en entier. J’ai jeté un œil aux vidéos du Misanthrope, mais bof, je ne suis pas convaincue par les interprétations. Je me suis fait une idée d’Alceste dans ma tête et aucun des acteurs ne me plaît. Dans cette pièce filmée en noir et blanc, j’aime assez le jeu de l’acteur, mais pour moi, il n’a pas le physique d’Alceste !
Mes étudiants me demandent souvent de leur recommander des livres (mais me disent aussi souvent qu’ils n’ont pas beaucoup de temps pour lire) et des podcasts (il y a peu de podcasts en français qui me plaisent vraiment dans ceux que je connais et aucun pour les petits niveaux).
J’ai dans l’idée de créer des podcasts à l’avenir, mais comme pour tout, il faut du temps et j’en manque souvent.
Alors je vais essayer de mettre sur ce blog de temps à autre de courts enregistrements pour que vous pratiquiez votre compréhension orale quelques instants. En voici un, que je n’ai pas écrit moi-même, mais qui est le début d’un conte très célèbre qui a été adapté maintes fois au cinéma et sur scène. Le reconnaîtrez-vous ? :
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C’est un conte du 18ème siècle, écrit par Madame Leprince de Beaumont. Il n’est pas très long et si vous souhaitez lire la transcription et la suite, vous les trouverez ici.
Quand j’étais à l’école primaire, on devait régulièrement apprendre des poésies pour ensuite les réciter devant toute la classe. C’était un exercice que j’appréhendais terriblement. Pas parce que je trouvais difficile de les apprendre, mais parce que je détestais que tous les yeux de mes camarades soient fixés sur moi le temps que je récite. Par conséquent, autant j’adorais l’école, autant je détestais les heures dédiées à la poésie. C’est peut-être à ce moment-là que j’ai développé une certaine aversion envers la poésie en fait, et je ne l’ai jamais vraiment surmontée.
Toutefois, il y avait des poésies que j’adorais apprendre. C’était les fables de Jean de la Fontaine, auteur du 17ème siècle. J’ai appris bien plus tard qu’il avait été inspiré par Ésope et si vous connaissez les fables d’Esope, celles de La Fontaine vous paraîtront familières.
Je les trouvais faciles à retenir parce que les histoires qu’elles racontaient mettaient en scène, pour la plupart, des animaux anthropomorphes, elles étaient écrites en vers, et elles avaient toutes une morale. Le première que j’avais apprise était le Corbeau et le Renard, et 30 ans plus tard, je suis encore capable de la réciter par cœur. La morale “tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute” m’a très certainement fait comprendre qu’il fallait se méfier des flatteurs, ce que je n’ai jamais oublié !
Le Corbeau et le Renard
Pour la cigale et la fourmi, j’avais des sentiments partagés. J’avais de la peine pour la cigale et je trouvais la fourmi vraiment pas sympa, mais je me disais que la cigale aurait pu essayer d’être plus prévoyante et qu’elle s’était mise elle-même dans cette situation.
La fable du loup et de l’agneau me rendait vraiment triste. Elle me paraissait tellement injuste. Ce pauvre petit agneau n’avait rien fait de mal ! Mais la raison du plus fort est toujours la meilleure…
Celle du lion et du rat me plaisait beaucoup. Il faut autant qu’on peut obliger tout le monde, on a souvent besoin d’un plus petit que soi… C’est aussi à travers cette fable que j’avais appris le mot “rets“, qui veut dire filet (pas le bout de viande, un filet pour attraper les animaux, par exemple.)
En plus des leçons de morale, j’ai appris beaucoup de vocabulaire à travers les fables de la Fontaine. Elles sont facilement trouvables en ligne, et sont réunies dans un livre téléchargeable ici. Elles sont courtes, pleines de vocabulaire intéressant et pleines de passé simple aussi.