Certain·e·s de mes étudiant·e·s ont déjà découvert ce nouveau podcast, et je me suis réjouis quand je l’ai appris ! Le premier épisode avait été diffusé sur Programme B que j’écoute régulièrement et qui est un podcast intéressant qui traitent de différent sujets à chaque épisode. Je ne savais pas alors que Parler comme jamais deviendrait un podcast régulier.
C’est un très bon podcast qui déconstruit les clichés autour de la langue française. Je me disais hier en écoutant le dernier épisode que si ces discours avaient existé quand j’étais à l’école, je pense que les choses auraient été bien différentes pour bien des enfants. Le dernier épisode parle des fautes de français et de comment elles sont traitées en France et l’une des invitées est une institutrice vraiment bienveillante qui devrait être, à mon avis, un modèle pour les jeunes instits qui débutent. J’aime me dire qu’il y a beaucoup d’instits comme elle maintenant, mais je suis quand même un peu sceptique… S’il y a tant de programmes qui parlent de la langue française et des fautes de langage, c’est bien que l’on a affaire à un véritable sujet de société. Ce qui me plait énormément, c’est que le discours change et que l’on appelle de plus en plus à s’éloigner de la stigmatisation !
Peut-on imaginer une France où les enfants ne seraient pas traités comme des bons à rien s’ils ont du mal en orthographe et les adultes pas constamment stigmatisés parce qu’ils ne maitrisent pas très bien la grammaire ? Et une école où l’on prendrait en compte que tout le monde n’apprend pas de la même façon et où on ne laisserait personne derrière ? J’en rêve !
D’habitude, le vendredi, je propose une analyse de texte. Mais aujourd’hui, j’ai eu envie de partager quelque chose de différent.
Je me suis inscrite à 2 MOOC la semaine dernière dont un intitulé “renforcer ses compétences orthographiques”. Si l’autre MOOC me plait beaucoup, celui-ci m’a vraiment déçue car il propose de renforcer ses compétences en orthographe du passé. C’est tellement français en fait… Une réforme a été proposée il y a bientôt 30 ans, mais on enseigne toujours aux gens les règles d’antan. Ce n’était pas ce que j’espérais, je me suis donc désinscrite. L’autre est proposé par une professeure belge qui enseigne dans une université de Bruxelles. C’est un MOOC dynamique et qui me pousse vraiment à m’interroger. Je doute constamment, et j’adore ça ! Le niveau est très avancé, le thème du cours, c’est les fautes de français de toutes sortes (pas seulement d’orthographe), alors cela peut être un bon défi à relever, et vous apprendrez sans aucun doute beaucoup de vocabulaire. On peut s’y inscrire jusqu’au 18 novembre.
Sur le thème de l’orthographe, j’aimerais vous proposer une vidéo à regarder. Ce que ces deux profs mettent en lumière est extrêmement intéressant et en dit long sur une certaine mentalité toujours très présente en France. J’ai moi-même énormément changé d’opinion sur le sujet. Marre de la grammaire prescriptive et exclusive. Marre de l’orthographe complexe et illogique qui traumatise et stigmatise tellement d’enfants, qui une fois devenus adultes continuent d’être stigmatisés. Même sur les règles du participe passé, je suis maintenant d’avis qu’elles pourraient tout simplement être révisées pour être plus logiques. Je ne crois pas que je pensais ça l’an dernier… Il n’est jamais trop tard pour changer d’avis !
Je ne dirai pas que les fautes d’orthographe m’enchantent, surtout quand elles mettent un frein à la communication, mais je sais que si moi, j’ai la chance d’avoir toujours été bonne en orthographe, c’est parce que j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de livres à ma disposition dès ma plus tendre enfance. Parce que j’avais des parents qui comprenaient l’orthographe et qui pouvaient m’aider. Parce qu’il y avait toujours des adultes pour s’assurer que je ne décroche pas. Parce que j’ai une mémoire visuelle qui me permet de photographier les mots, et qui à l’époque me permettait de photographier les règles de grammaire et d’orthographe de mon petit carnet juste en le lisant. Parce qu’on m’a encouragée à aimer les livres et que ça a marché. Du coup, j’aimais les dictées parce que c’était la bonne note garantie. Facile à obtenir. Aucune préparation spéciale.
Mais je me souviens de camarades de classe qui angoissaient terriblement rien qu’à l’idée de la dictée. J’ai connu et je connais toujours des Français qui ne maitrisent pas du tout l’orthographe et qui angoissent à l’idée de devoir écrire un courrier formel. Mais pourquoi donc tant de Français sont réticents aux rectifications orthographiques ?
Regardez cette vidéo, elle dure moins de 20 minutes et elle est très instructive. Prenez des notes. Vous relèverez forcément quelques mots ou expressions que vous ne maitrisez pas encore et vous pénètrerez un peu plus dans la psyché française. Ces deux professeurs sont belges, rien d’étonnant à ça, car les Belges, les Suisses et les Québécois sont beaucoup plus progressistes que les Français à mon avis…
“Quand les enfants demandent pourquoi, on leur explique comment, comment on écrit ou comment ou accorde. Pourquoi est-ce que l’esprit critique s’arrête au seuil de l’orthographe ?
Pour aujourd’hui, j’ai sélectionné deux courts articles du Gorafi, dans lesquels j’ai enlevé tous les accents (pas seulement sur les e). J’ai apporté des modifications aux textes originaux qui comportaient quelques erreurs. Si vous avez tendance à oublier les accents ou à en mettre là où il n’y en a pas, ces exercices sont faits pour vous ! Je les ai enregistrés, si vous souhaitez les écouter pour vérifier. Vous pouvez imprimer le premier texte sans accents ici et la correction là. Pour le deuxième texte sans accent, c’est ici, et la correction là.
Il y a quelques semaines, j’écrivais un post pour parler d’un livre que j’avais adoré, au sujet de la domination du masculin dans la langue française. À la fin du post, je mentionnais l’écriture inclusive et le point médian.
Depuis ce post, j’essaie de m’éduquer et d’apprendre à utiliser le point médian. Ce n’est pas toujours facile car ce n’est pas automatique pour moi et en plus, ce n’est pas pratique car il faut que je joue du copier-coller, comme pour les majuscules avec accents, les ç majuscules, et je ne sais plus quoi d’autre. Les claviers français ne sont pas pratiques du tout, j’écrirai peut-être un post à ce sujet un jour !
Comme je le mentionnais brièvement dans le post mentionné plus haut, je n’étais pas super emballée par le point médian quand j’ai commencé à entendre parler de l’écriture inclusive. Je le voyais comme une complication inutile. Aujourd’hui, je pense bien différemment car je me rends compte des enjeux que l’écriture inclusive représente !
Les hommes ont voulu invisibiliser (j’invente des mots aujourd’hui apparemment, car mon dictionnaire ne connait pas celui-ci. Tant pis pour lui !) les femmes en décrétant toutes sortes de lois à travers les siècles (cf. le post mentionné plus haut + le livre mentionné dans ce post) qui assuraient que les femmes seraient beaucoup moins représentées dans la langue que les hommes, voire totalement absentes (cf. noms de métiers). Cela a donc énormément de sens de vouloir assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes.
Et je me dis que si les hommes sont passés par le langage pour tenter d’effacer les femmes, il est très logique de passer aussi par le langage pour atteindre l’égalité, non ? L’écriture inclusive a beaucoup de détracteurs, mais si c’était valable dans un sens, pourquoi ne le serait-ce pas dans l’autre ?
Il existe un site dédié à l’écriture inclusive si le sujet vous intéresse : https://www.ecriture-inclusive.fr/. Vous y trouverez des informations intéressantes, vous pourrez y télécharger le manuel d’écriture inclusive, et si vous vivez à Paris, il y a un atelier d’écriture inclusive le 27 juin de 9h30 à 11h30.
Je suis encore novice en écriture inclusive alors je risque de manquer de constance pendant quelque temps, mais j’espère comprendre comment bien l’utiliser bientôt et développer certains automatismes.
La semaine dernière, j’ai lu un article que j’ai trouvé plutôt intéressant et inspirant. Alors je me suis dit que j’allais le partager ici, tout en vous faisant travailler un peu si vous le souhaitez.
J’ai enlevé tous les accents. Du moins, j’ai essayé. Il y en avait beaucoup, alors peut-être que quelques-uns m’ont échappé.
Une phrase me dérange un peu, du point de vue grammatical, dans le 6ème paragraphe : “Et ensuite, ils viennent dire à un mec de banlieue qui veut aider des gens comme lui d’imposer une culture.” Cette phrase n’a pas de sens quand on l’analyse et on pourrait supposer que c’est soit une faute de frappe, soit un choix de vocabulaire inadéquat. Dans le premier cas, cela aurait plus de sens ainsi : ils viennent dire à un mec de banlieue… de ne pas imposer une culture ; dans le deuxième cas : ils reprochent à un mec de banlieue… d’imposer une culture.
Et si vous voulez vérifier en écoutant le texte plutôt qu’en le lisant, le voici, lu par moi, assez rapidement car c’était assez long en fait (5 minutes) et aussi parce qu’il faut vous habituer à comprendre quand les natifs parlent vite et ne prononcent pas tout très clairement. Mais le truc, c’est que si les e sans accent peuvent ne pas être prononcés, les e avec accent doivent TOUJOURS être prononcés !
Voilà un article paru hier sur slate.fr, et je me suis dit que ce serait amusant de vous le présenter sans accents (et sans fautes, alors j’ai corrigé celles que j’ai trouvées, en espérant ne pas en avoir oublié). Vous pouvez vous amuser à replacer les accents partout où ils manquent – pas seulement sur les e :
Quelques onomatopees suffisent a faire passer nos emotions
Un cri de terreur, un «ohhh» attendri, un «baaaah» degoute ou un soupir fatigue, depuis des millenaires l’etre humain communique a travers des sons et des exclamations. Bien loin des discours construits, ces onomatopees a l’impulsion primitive en disent long sur ce que nous ressentons. La preuve grace a cette carte interactive mise au point par des universitaires americains, qui repertorie l’ensemble des sons utilises pour traduire ce que nous eprouvons (a parcourir avec le son allume). «Nos recherches montrent que la voix est un outil de communication bien plus puissant pour exprimer nos emotions que nous ne l’imaginions», explique Alan Cowen, co-auteur et instigateur de l’etude.
En enregistrant les bruits emis par des volontaires a la
lecture d’histoires tantot tristes, tantot droles, puis en demandant a un autre
groupe de cobayes de les categoriser, les chercheurs sont parvenus a
cartographier les emotions humaines. Pour l’explorer, il suffit de faire
glisser sa souris sur les differentes regions de la carte. On entend ainsi les
sons associes aux vingt-quatre emotions repertoriees par l’etude: l’embarras,
l’allegresse, le triomphe, la tristesse, l’amusement, l’adoration, le mepris, la
deception, le degout, le desir, la douleur, l’extase, la sympathie, la colere,
la detresse, le soulagement, la prise de conscience, le contentement, l’interet,
la confusion, l’admiration, la surprise positive, la surprise negative et la
peur. A titre de comparaison, les precedentes etudes menees sur ce sujet ne
faisaient etat que de treize emotions.
En naviguant sur la carte, on perçoit comment les sons sont vecteurs d’informations et nous permettent de communiquer entre nous en quelques fractions de secondes. «Ces resultats montrent que les expressions emotionnelles et vocales colorent nos interactions sociales a travers de vives declarations de nos sentiments les plus intimes. Ce sont sur ces signaux que se basent nos proches ou nos collegues pour decrypter nos intentions les plus sinceres», affirme Alan Cowen.
Outre son aspect ludique, selon ses auteurs, cette carte peut egalement servir a faire progresser les robots et autres intelligences artificielles dans leur comprehension de l’etre humain grace a la technique du deep learning. Dans un autre secteur, elle pourrait aussi aider des soignants et soignantes a mieux comprendre ce que souhaitent exprimer des personnes souffrant d’autisme ou de troubles mentaux.
Vous pouvez écouter le texte lu (par moi). Ma langue a fourché à un moment, mais j’ai décidé que ce n’était pas grave car notre langue fourche occasionnellement et c’est normal, même quand c’est notre langue maternelle !
L’article original peut être trouvé ici (il contient quelques fautes).
L’exercice peut être téléchargé ici. (sans les fautes)
Comme vous le savez, on a trois accents en français : l’accent aigu, l’accent grave et l’accent circonflexe.
Ce que vous savez peut-être un peu moins, c’est où les placer et comment ils affectent la prononciation.
L’accent aigu ne peut se trouver que sur le e. Il modifie le son de ce dernier.
L’accent grave peut se trouver sur le e (collège, boulangère, près), et on le trouve aussi sur la préposition à et les adverbes là et déjà (et quelques autres mots) et sur le pronom relatif/mot interrogatif où. Il modifie le son du e, mais pas du a ou du u.
L’accent circonflexepeut se trouver sur le e (fête, fenêtre), le a (pâtes, rougeâtre), le i (connaît, île), le o (hôpital, côte), et le u (sûr, dû). Il modifie le son du e, mais pas des autres voyelles. Certains Français prononcent le â un peu différemment du a, mais pour ma part, je ne fais pas la différence.
Il y a certaines règles que l’on peut apprendre pour mieux comprendre les accents. Si après avoir fait l’exercice suivant, vous remarquez que vous avez pas mal d’erreurs, faites des recherches et apprenez les règles !
Voici donc un texte dans lequel j’ai éliminé tous les accents. Saurez-vous les replacer ? :
COP24 : “A l’echelle de la planete, nous ne
sommes pas sur la bonne trajectoire pour respecter l’accord de Paris”
Brune Poirson, la secretaire d’Etat a la Transition ecologique et solidaire, est revenue sur les regles d’application de l’accord de Paris contre le rechauffement climatique, adoptees samedi.
La COP24 s’est achevee samedi en Pologne sur un accord entre pres de 200 pays concernant la marche a suivre pour mettre en œuvre les engagements de l’accord de Paris. “A l’echelle de la planete, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour respecter les engagements de l’accord de Paris”, a estime Brune Poirson, secretaire d’Etat à la Transition ecologique et solidaire, invitee dimanche 16 decembre de franceinfo.
franceinfo : La lutte contre le rechauffement climatique ne va pas assez vite, pas assez loin, c’est ce qu’a declare Laurent Fabius, l’ancien president de la COP21. Etes-vous d’accord avec lui ?
Brune Poirson : Je suis tout a fait d’accord avec lui, c’est une realite qu’on ne peut pas
nier. A l’echelle de la planete, nous ne sommes pas sur la bonne
trajectoire pour respecter les engagements de l’accord de Paris. Neanmoins, a
l’occasion de la COP24, il y a eu une bonne nouvelle : les pays du monde
entier se sont mis d’accord sur les regles du jeu avec un manuel sur
l’application de l’accord de Paris. Il faut garder bien en tete le contexte
dans lequel s’est deroule la COP24 : des pays comme les Etats-Unis, le Bresil,
l’Arabie Saoudite, la Russie, le Koweit, sciemment, ne veulent pas plus
d’ambitions et ne croient pas aux principes fondamentaux de l’accord de Paris.
Ils ont d’ailleurs tente de le detricoter.
Pourquoi les Etats ne
sont-ils pas plus offensifs pour mettre en vigueur ces mesures ?
Je crois que sur le principe, avoir tous les Etats du monde entier qui se
mettent d’accord sur un texte, c’est assez extraordinaire. Cela permet de
maintenir l’esprit de l’accord de Paris, qui était menace. C’est tres complique
car il y a des pays qui ne veulent pas les memes choses que d’autres, des pays
moins avances qui demandent beaucoup d’argent, des soutiens, car ils disent
avoir des capacites moins grandes que d’autres pays pour appliquer l’accord de
Paris. C’est donc la-dessus que nous devons nous mettre d’accord et negocier.
Il reste enormement de travail a faire. En France, nous avons beaucoup œuvre
lors de l’annee qui vient de s’ecouler pour qu’un groupe de pays particulierement
ambitieux se reunisse et essaie de tirer tous les autres. C’est la “High
Ambition Coalition”, qui a ete adoptee a l’occasion de l’anniversaire de
l’accord de Paris, qui a eu lieu le 12 decembre.
La presence des lobbies,
les pressions politiques rendent l’accord assez complique… Avouez qu’on peut
avoir des doutes, notamment quand on sait que la COP24 est organisee en
Pologne, le premier pays producteur de charbon en Europe ?
C’est aussi un signe qu’il faut se pencher sur la question de la transition. Nous allons consacrer et donner 35 millions d’euros aux pays les moins avances et a un fonds d’adaptation pour accelerer les mesures en faveur du climat. Chaque annee, nous consacrerons cinq milliards d’euros a la lutte contre le changement climatique et en faveur de projets bons pour la planete a l’echelle internationale. J’ai de l’espoir.
Si vous voulez l’écouter, le voici (en lecture rapide) :
Tout le monde qui étudie le français sait que pratiquement toutes les règles ont des exceptions. Parfois il y en a tellement qu’on s’en arracherait les cheveux. Mais d’autres fois, il y en a peu et on est content !
Les Français doivent aussi apprendre ces règles et tous n’y parviennent pas de la même façon. En fait, je n’ai pas les chiffres, mais je sais qu’énormément de Français ne maîtrisent pas les règles d’orthographe et de grammaire. Les causes sont multiples et je ne développerai pas ce sujet aujourd’hui.
J’ai eu la chance de grandir à une époque où on enseignait la grammaire de façon systématique. Et j’ai toujours aimé ça. On apprenait des règles, on faisait des exercices, on faisait des dictées pour appliquer les règles et pour moi c’était facile. Cela ne l’était pas pour tout le monde toutefois.
Une règle que je me rappelle avoir eu du mal à retenir est celle sur les pluriels des noms se terminant en -ou. Je savais qu’il y avait 7 exceptions, 7 noms, mais je n’arrivais pas à retenir la liste. J’en oubliais toujours un. On avait dû apprendre une poésie de Maurice Carême qui s’intitulait Le Hibou et je trouvais très difficile de la réciter dans le bon ordre. Le but de cette poésie était pourtant de nous aider à mémoriser les exceptions. Les noms en -ou prennent un s au pluriel (un voyou, des voyous – un trou, des trous – un fou, des fous – un clou, des clous – etc.) SAUF les sept noms suivants : bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou, qui eux, prennent un x : des bijoux, des cailloux, des choux, des genoux, des hiboux, des joujoux, des poux.