Emily in Paris

Je suis en congé cette semaine et ça fait du bien. Normalement, je n’écris pas de posts quand je ne travaille pas, mais une fois n’est pas coutume. Tout le monde semble avoir une opinion sur la nouvelle série Netflix, Emily in Paris, et depuis que je l’ai regardée il y a deux semaines, mon téléphone n’arrête pas de me proposer de lire des articles à ce sujet. Je ne les lis pas tous bien sûr, mais j’en ai lu quelques-uns du début à la fin et plusieurs autres en diagonale. J’ai aussi entendu des commentaires dans des podcasts et lu diverses opinions sur Instagram. Et je suis à la fois amusée et agacée.

Personnellement, j’ai adoré cette série. J’avais prévu de regarder un épisode un samedi soir, juste pour voir ce que c’était, et je me suis retrouvée à regarder 5 heures de Netflix d’affilée. Je les ai à peine vues passer.

Je n’ai jamais vécu à Paris, mais depuis que j’enseigne en ligne, j’ai travaillé avec de nombreuses étudiantes qui vivaient / avaient vécu à Paris, et certaines qui y vivent toujours, et j’ai moi-même vécu en France pendant 22 ans. Certaines des situations vécues par Emily dans la série m’ont rappelé des anecdotes vécues par mes étudiantes. Certaines questions soulevées par la série (en particulier celle du sexisme) étaient en plein dans le mille.

Alors oui, bien sûr, tout le monde ne vivra pas les mêmes expériences et on peut avoir l’impression que la série est pleine de clichés, mais de mon point de vue, c’était à peine exagéré. J’ai trouvé les Français plutôt très bien représentés (hormis le fait qu’ils parlaient beaucoup trop bien anglais, et que parfois ils parlaient anglais entre eux, ce qui est improbable) et les clichés sur les Américains étaient aussi assez justes, si je me base sur ma propre expérience. Et chacun ses gouts, mais perso, je préfère une attitude positive et un accueil chaleureux (même s’il est superficiel) à la froideur et l’antipathie françaises. Et les Américains sont beaucoup plus avancés en ce qui concerne les questions sociétales qui me tiennent à cœur. Et pour ce qui est du service clients, les Américains sont imbattables !

J’ai trouvé cette série légère, divertissante, et parfaite pour se vider la tête.

J’ai trouvé les débats qui ont suivi sa sortie quelque peu agaçants. J’ai lu des articles extrêmement critiques, écrits par des Français.e.s, disant que la vie à Paris, ce n’était pas du tout comme ça.

Mais il est bien évident que l’expérience d’une personne française vivant à Paris sera différente de celle d’une personne étrangère. Et que selon leur travail, leur quartier, leur budget, etc., deux étrangères pourront avoir des expériences totalement opposées.

J’ai vécu à Londres pendant 8 ans. Mon expérience de Londres n’a rien à voir avec celle de mes amies londoniennes. Quand je leur raconte des histoires qui me sont arrivées, elles ouvrent des grands yeux incrédules. J’avais 27 ans quand je me suis installée à Londres. Je n’étais pas timide, je parlais déjà bien anglais, je sortais beaucoup et je rencontrais des gens facilement. Et je pense que le fait que j’étais clairement étrangère et plus particulièrement clairement française, car je n’ai jamais perdu mon accent, faisait penser aux hommes qu’ils pouvaient me parler d’une certaine façon, dont ils n’auraient jamais osé parler à leurs compatriotes. Les endroits que j’aimais fréquenter au début n’étaient pas non plus forcément ceux où j’irais maintenant. Avant de vivre à Londres, j’en avais une vision très idéalisée.

Je pense qu’on ne peut pas dire à une étrangère qu’elle a une vision erronée d’un pays parce que c’est notre pays et qu’on pense mieux le connaitre. On ne saura jamais ce que c’est d’être étrangère dans son propre pays. Les gens ne nous traitent pas pareil quand on vient d’ailleurs et nos expériences sont souvent bien différentes de celles des locaux. Cela fait 18 ans que je suis une étrangère et j’ai une vision de chaque pays probablement assez différente de celle des locaux.

En partant de là et en ayant ma propre opinion (peu flatteuse) des Français, je trouve que ce qui arrive à Emily dans la série est tout à fait plausible. Plusieurs de mes élèves ayant fait l’expérience de la vie à Paris partagent mon opinion. Et certaines personnes sur Instagram ont répondu à la story que j’avais postée à ce sujet me disant qu’elles ressentaient la même chose.

Alors oui, que tout cela arrive à une seule et même personne peut paraitre exagéré, mais cela reste une fiction, censée divertir, et tous ces débats démontrent à quel point les Français ont du mal à accepter la critique, même formulée avec humour, et sont sacrément rabat-joie !

Après, évidemment qu’il y a plein d’aspects de la vraie vie parisienne qui n’ont pas été abordés, mais je ne pense pas que le but des réalisateurs était de réaliser une saga historique.

S’installer à Paris : récit et conseils d’une étudiante

En arrivant à Paris en 2018, je ne m’attendais pas à être toujours ici un an plus tard. J’avais prévu de rester dans cette très jolie ville pendant 3 mois pour apprendre le français. Mais après une semaine j’en suis tombée amoureuse et j’ai décidé de rester un peu plus longtemps. Paris, c’est une ville qui offre l’opportunité de faire d’innombrables activités. Vous pouvez visiter des musées, voir des expositions, vous balader dans de nombreux parcs, faire du shopping selon ce que vous permet votre portefeuille, etc. En outre, la nourriture et le vin sont extrêmement délicieux. C’est un vrai rêve pour les touristes ! Cependant, si vous voulez vous installer en France, c’est important de savoir certaines choses avant votre installation.

D’après mon expérience, les démarches administratives constituent les plus grands obstacles lorsque l’on décide de rester à Paris. Premièrement, il faut ouvrir un compte en banque pour vivre en France surtout lorsque vous travaillez ici. Quand j’habitais à Londres, il était possible d’ouvrir un compte en ligne sans aller à la banque – c’était toujours un processus simple qui prenait quelques jours tout au plus. Mais en France, j’ai eu l’impression d’être dans les années 80. J’ai dû organiser un rendez-vous avec un conseiller pour remplir le formulaire avec lui et fournir des pièces d’identité. Malheureusement, lors de l’ouverture du compte, j’ai eu quelques problèmes et j’ai été obligée d’aller à la banque pour voir mon conseiller à chaque fois (au total 4 fois en 4 semaines !) pour les résoudre. Finalement j’ai réussi à ouvrir un compte mais si j’ai des problèmes, je dois consulter mon conseiller, c’est-à-dire qu’il faut aller à la banque à chaque fois. La technologie semble inutile dans le secteur bancaire ou peut-être est-ce seulement la banque avec laquelle j’ai choisi de créer une relation.

Deuxièmement, comme je travaille à Paris, je dois avoir un numéro de sécurité sociale. Cependant, j’ai une situation unique, ce qui signifie que je n’ai pas d’acte de naissance. Je suis née au Laos et quand j’avais sept mois, mes parents ont dû quitter le pays à cause de la situation politique, sans papiers. J’ai grandi en Australie et j’ai habité à Londres pendant 16 ans. Cela ne m’a jamais posé de problème de toute ma vie mais en France il faut avoir un acte de naissance pour tout faire. Donc quand j’ai demandé un numéro de sécurité sociale, c’était compliqué. J’ai eu plusieurs discussions avec des employés de la Sécurité Sociale et tout le monde m’a dit que je n’obtiendrais pas de numéro sans acte de naissance. Il me semblait être entrée dans un cauchemar administratif sans aucune directive sur la façon de m’en sortir. J’avais peur d’aller dans leurs bureaux parce que j’avais entendu dire que c’était le pire. Vous pouvez le vérifier à travers les commentaires sur Google ! Finalement après de nombreuses conversations avec des amis au cours desquelles ils m’ont conseillé de leur envoyer une lettre avec toutes les pièces d’identité et une explication de ma situation, j’ai réussi à avoir une conversation avec un membre du personnel. Au début, elle a hésité à me donner le numéro et m’a dit qu’elle voulait avoir plus d’informations. Mais ce même jour elle m’avait laissé un message vocal dans lequel elle me disait qu’elle avait décidé de me permettre d’avoir un numéro – enfin ! Par contre, j’attends toujours un formulaire pour demander ma carte vitale depuis 2 mois…

De plus, je vous recommanderais d’apprendre la langue avant de vous installer en France. Au minimum, soyez capable de dire quelques phrases, de poser des questions et de connaitre les règles de politesse. J’ai visité Paris plusieurs fois avant mon arrivée l’année dernière et j’avais appris qu’il était commun que les gens ne parlent pas l’anglais. Donc si vous voulez effectuer des démarches administratives, il sera très utile d’avoir un bon niveau de français. Je connais des gens qui habitent ici sans vraiment parler la langue (seulement quelques mots) mais je trouve que c’est restrictif et que cela diminue votre indépendance. Si vous voulez vraiment vous intégrer à la société et vous faire des amis français, il sera essentiel de le parler. Néanmoins, la communauté des expatriés est grande et vous pouvez toujours passer un bon moment à rencontrer des gens du monde entier.

Je voudrais vous dire quelques petites choses sur la vie quotidienne. Je ne suis pas sure si cela s’applique partout en France mais cela a été mon expérience à Paris. Tout d’abord, si vous voulez garder vos chaussures propres, faites toujours attention en marchant sur les trottoirs. Les crottes de chiens sont partout ! C’est vraiment dégoutant et cela m’a étonnée quand je suis arrivée ici. La chose suivante, c’est les passages piétons. En Angleterre, dès que vous faites un pas sur le passage piétons, les véhicules s’arrêtent pour vous permettre de traverser. Mais à Paris, ces marques servent plutôt de décorations dans la rue. Ne vous attendez pas à ce qu’un véhicule s’arrête pour vous. Enfin, les Parisiens marchent sur les trottoirs comme s’il n’existait pas d’autres personnes – ça veut dire un peu agressivement surtout quand ils ne sont pas tout seuls. Au début, c’était agaçant parce que je devais constamment m’écarter pour me protéger. Cependant j’ai appris à adopter la même approche qu’eux et j’ai constaté qu’en fait, ils se déplacent à la dernière minute pour éviter une collision.

C’était donc quelques conseils pour quiconque souhaite s’installer en France, basés sur mon expérience. Avant de vous installer ici, préparez-vous psychologiquement aux démarches administratives. Sachez que vous devrez être patient et ferez probablement face à de longues attentes (quelques semaines ou mois). Pour vous aider, créez de bonnes relations avec des Français – cela améliorera votre français en même temps ! Sur ce sujet, comme je l’ai dit plus haut, à mon avis, c’est nécessaire d’apprendre le français pour avoir une vie plus facile ici. Alors prenez ces manuels de français et commencez à apprendre dès que vous le pouvez. Et finalement, quand vous arrivez, faites attention aux trottoirs – des choses dangereuses vous y attendent !

Julie Lee – www.borntobeyou.co.uk

Julie a réussi le DELF B2 l’an dernier et travaille maintenant le français à un niveau avancé. Elle progresse très rapidement car elle est très active dans son apprentissage, recherche la compagnie de Français et de Françaises, fait des échanges linguistiques, est ambassadrice de réunions meetup, et elle fait attention à tous les petits détails de la langue ! Et bien sûr, elle fait toujours ses devoirs et se pose toujours plein de questions pour comprendre le fonctionnement de la langue ! 🙂

La librairie des femmes

Mes étudiants le savent tous et si vous lisez ce blog régulièrement, vous le savez aussi : pour moi, la cause des femmes veut dire beaucoup. C’est aujourd’hui le 8 mars et je veux parler de femmes en ce jour symbolique.

J’ai toujours été dérangée par le traitement réservé aux femmes partout dans le monde, et depuis qu’enfin on en parle vraiment grâce au mouvement #metoo, et que je n’ai plus l’impression qu’on se moque complètement de nous, j’ai envie d’en savoir plus, et j’ai passé beaucoup de temps à me renseigner et à analyser ma propre attitude.

J’écoute des podcasts féministes (un podcast à soi, les couilles sur la table, quoi de meuf, etc. en français, et d’autres en anglais), je lis des livres féministes, j’écoute les différents discours tenus par les personnes publiques du monde entier et je fais attention à ce que disent les gens lambda autour de moi. Cette semaine, j’ai écouté pas mal d’interviews de Jameela Jamil et commencé à la suivre sur Instagram. Je la connaissais depuis la série The Good Place, mais je ne savais pas que c’était une activiste féministe. J’adore l’écouter parler car elle est pleine de sens commun et je crois vraiment qu’elle détient un certain pouvoir pour aider à faire évoluer les mentalités.

Quand je pense à ma propre attitude, au nombre de fois où j’ai pleuré devant mon miroir parce que je me trouvais trop grosse (alors qu’en fait, je n’ai jamais vraiment été grosse), au langage que j’ai pu utiliser avec les enfants avec lesquels j’ai travaillé pendant des années (“arrête de pleurer, on dirait une fille” (oui, j’ai honte), les adjectifs différents utilisés pour les petites filles et les petits garçons (fort / belle, etc)), je me dis que la société patriarcale avait bien réussi, malgré mon caractère fort et rebelle, à me faire penser d’une certaine manière, sans vraiment réfléchir. Et je me dis que si moi, rebelle et en colère contre le système depuis aussi longtemps que je me souvienne, j’ai pu me laisser influencer ainsi, ce n’est pas surprenant que beaucoup de femmes soient aussi peu féministes et entretiennent la société patriarcale telle qu’elle est, en tenant des propos et en ayant des comportements qui vont contre leurs intérêts.

Je pense vraiment que nous sommes dans une période de changement. Je suis persuadée que les nouvelles générations (de filles et de garçons) sont de plus en plus féministes, prennent de plus en plus conscience des inégalités entre les hommes et les femmes et vont de moins en moins accepter que les femmes soient traitées comme des humains de seconde catégorie. Il y a encore beaucoup à faire, mais grâce aux personnes publiques qui s’expriment fortement sur le sujet, à mon avis, on va pouvoir commencer à passer à la vitesse supérieure et arrêter de penser que parce que l’on a obtenu le droit de vote en 1944 (en France) et le droit à l’avortement en 1975 (toujours en France), on a atteint l’égalité.

En repensant à ma vie, à mon éducation, aux discours qui ont été tenus autour de moi durant ma jeunesse, et à comment j’avais évolué, j’ai pris conscience d’énormément de choses. Mon obsession avec la minceur et mon regard sur les femmes plus grosses, par exemple, j’ai seulement récemment pris conscience que c’était terriblement anti-féministe. J’ai commencé à vraiment le comprendre en écoutant le troisième épisode d’un podcast à soi, et je suis toujours en train d’essayer de gérer cette nouvelle prise de conscience. Ce n’est pas évident, mais je sens que c’est libérateur.

Je lis de plus en plus de livres écrits par des femmes. Et je me suis rendu compte qu’à l’école, on nous faisait étudier quasiment exclusivement des livres écrits par des hommes. Je n’y avais jamais pensé avant ! J’étais en section littéraire au lycée, donc dans la filière où on lisait le plus et étudiait le plus d’auteurs. Et à part La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette, je n’arrive pas à me souvenir d’un seul autre livre écrit par une femme qui était au programme. Je me souviens de Molière, Racine, Corneille, Flaubert, Zola, Balzac, Stendhal, Maupassant, Voltaire, Diderot, Camus, Proust, Hugo, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Gide, Chateaubriand, Rabelais, Rousseau, et plein d’autres en fait. Mais à part Madame de la Fayette, pas une auteure dans la liste. J’avais lu George Sand (pseudonyme masculin d’une romancière du 19ème siècle) et adoré La Petite Fadette vers l’âge de 12 ans, mais ce n’était pas au programme du cours de français.

N’y avait-il aucune femme digne d’être étudiée en cours de français et de littérature ? Qui choisit les livres à présenter aux élèves ? Quel message cela fait-il passer aux jeunes gens qui étudient ces œuvres ? Que les femmes n’écrivent pas ? Que ce que les femmes écrivent n’est pas assez important et intéressant pour qu’on l’étudie ?

Après une recherche rapide sur Internet, j’ai l’impression que les choses n’ont pas vraiment changé depuis que j’étais à l’école (j’ai eu mon bac il y a plus de 20 ans quand même !) J’ai trouvé une liste de livres conseillés pour l’été par un certain lycée parisien très réputé, datant de l’été dernier. 5 auteures pour 55 auteurs…

J’ai lu pas mal d’auteures : Margaret Atwood et Lionel Shriver sont deux de mes préférées. J’ai passé mon enfance à lire et relire les livres de la Comtesse de Ségur, les aventures d’Alice détective de Caroline Quine et le Club des cinq d’Enid Blyton. Et bien sûr, la liste de livres écrits par des femmes que j’ai lus est bien trop longue pour que je la partage ici, mais je me rends compte malgré tout que je suis très peu consciente des auteures qui ont existé à travers les siècles (ce que j’essaie de corriger) et je sais très bien que les personnes qui refusent de voir un problème avec la société patriarcale seraient capables de dire que les femmes n’écrivaient pas parce qu’elles avaient d’autres choses à faire et que celles qui écrivaient n’étaient pas intéressantes. Ou quelque chose allant dans ce sens. Mais si c’était le cas, que les femmes n’écrivaient pas autant que les hommes, on pourrait peut-être se demander pourquoi, non ? Et si l’on jugeait inintéressant ce qu’elles écrivaient, on pourrait aussi se demander pourquoi. Qui décidait et décide encore aujourd’hui de ce qui est intéressant ? De ce qui a une valeur littéraire ? Moi personnellement, j’ai toujours détesté Baudelaire et je n’ai jamais compris pourquoi on en faisait tout un flan de ses Fleurs du Mal. Je n’ai jamais aimé ou été touchée par Verlaine ou Rimbaud. Qui a déclaré que c’était des génies ? J’ai adoré lire Stendhal et Flaubert, mais à part Thérèse Raquin, je n’aime pas l’oeuvre de Zola que je trouve ennuyeuse à mourir. J’adore Vian, Prévost et Molière, mais je n’ai jamais réussi à lire plus de quelques pages de Proust sans m’endormir. Tout ça est tellement subjectif, mais les intellectuels français (je suis moins au courant de ce qui se passe ailleurs dans ce domaine) me paraissent tellement prétentieux dans leur façon d’aborder la littérature et d’affirmer qui est bon écrivain et qui est mauvais, qui a du génie et qui n’en a pas. Et la société française me paraît aussi terriblement machiste, dans l’absolu et en comparaison aux autres pays dits développés. Et j’ai le sentiment que ces deux choses se sont pas complètement sans rapport, même si j’ai encore besoin de réfléchir, de lire et d’analyser. Mais je pense que tout est connecté et que ce sujet est très très complexe. Mais il faut en parler pour éveiller les consciences et pouvoir espérer un changement.

Et maintenant, à travers les podcasts que j’écoute, les articles et les livres que je lis, je découvre de plus en plus d’auteures et j’ai même découvert qu’il existait une librairie des femmes depuis 1974 à Paris. Dans cette librairie, on trouve principalement des livres écrits par des femmes. Vous pouvez lire son histoire ici et découvrir des livres et des auteures dont vous n’avez probablement jamais entendu parler. Et vous pouvez lire l’histoire d’Antoinette Fouque, femme extraordinaire dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’à récemment. C’est elle qui a ouvert les librairies des femmes à Paris, Lyon et Marseille. Elle était une figure emblématique du MLF (Mouvement de Libération des Femmes), très engagée pour faire changer la société et lutter contre la misogynie. Elle a contribué à une certaine évolution de la société, mais d’après moi, pas autant qu’elle l’aurait pu car elle n’avait pas assez de gens qui étaient prêts à se mouiller et prendre son parti. Elle était activiste avant l’ère #metoo…

Mais aujourd’hui, si toutes les femmes privilégiées, celles que l’on écoute, celles qui ne risquent pas leur vie, s’unissaient pour dénoncer les injustices faites aux femmes et si les hommes féministes faisaient entendre leur voix un peu plus fort, on pourrait voir un vrai changement avant trop longtemps, à mon avis.

Bonne journée du 8 mars !

Paris, vu par une expat

Hier, YouTube m’a suggéré une vidéo dont le titre et la description m’ont donné envie de cliquer.

Je n’ai jamais vécu à Paris, mais les quelques fois où j’y suis allée, j’ai détesté cette ville. J’y trouve l’atmosphère lourde, je trouve les gens agressifs, négatifs, et on pourrait argumenter que c’est l’apanage des grandes villes, mais j’ai vécu à Londres de nombreuses années, à Madrid, à Ho Chi Minh Ville, à Détroit, à Baltimore et je vis maintenant à Bangkok, et même s’il y a toujours eu des côtés moins plaisants que d’autres, je n’ai jamais ressenti ailleurs le malaise que j’ai pu ressentir à Paris. J’ai également visité de nombreuses grandes villes en touriste et je n’ai rien trouvé de comparable. Ah si, Marrakech peut-être, où j’ai trouvé l’atmosphère tout aussi oppressante qu’à Paris.

Récemment, je discutais avec une collègue et copine, à qui j’expliquais que jamais je ne revivrai en France. Mes étudiants le savent, je ne suis pas la personne la plus nationaliste au monde. Je visite très peu la France et l’idée de ne jamais y retourner me va bien. Ma copine m’a demandé alors pourquoi j’enseignais le français et comment je pouvais le faire avec autant de plaisir en ayant de tels sentiments vis-à-vis de mon pays.

J’aime la langue française, j’aime la littérature française, et je suis pour la paix dans le monde (je me présente au concours Miss France l’an prochain, votez pour moi !) Je rêve d’un monde où les gens se comprendraient et ne se battraient pas continuellement car ils seraient capables d’accepter leurs différences. C’est déjà parfois extrêmement difficile de se comprendre quand on parle la même langue, mais cela devient impossible quand on ne parle pas la même langue du tout et qu’on vient de cultures différentes, voire très différentes, et que nos repères et nos modèles nous empêchent de voir au-delà de ce qu’on connaît depuis toujours. Je pense vraiment que parler plusieurs langues et ainsi pouvoir avoir accès à d’autres cultures, d’autres littératures, d’autres croyances, nous permet de mieux comprendre le monde et d’être plus tolérant. C’est difficile, mais c’est possible. J’y crois en tout cas, et je me prends pour preuve. Apprendre l’anglais m’a permis d’avoir accès à un monde beaucoup plus vaste que celui dans lequel j’ai grandi. Puis il y a eu les autres langues… Alors, même si je reste perplexe devant une quantité de situations, même si je ressens énormément de colère par rapport à certaines attitudes, mon cerveau a pris l’habitude de se dire qu’il n’y a pas une seule façon d’observer le monde qui m’entoure et qu’il y a des raisons pour lesquelles les gens sont comme ils sont. Raisons que je n’aurais jamais comprises si j’étais restée enfermée dans ma bulle française. Tout comme il y a plein de raisons de dire non et de dire merde à certains comportements. Ce que je n’aurais peut-être pas osé faire avec autant d’assurance si j’étais restée enfermée dans ma bulle française. Et c’est pour ça que j’enseigne le français. Parce que je crois que les langues ouvrent l’esprit et nous permettent d’étendre nos horizons.

Mais j’ai du mal avec la France, la mentalité française, et je déteste Paris. Je suis toujours sidérée quand mes étudiantes souhaitent aller y vivre. Et quand j’ai vu cette vidéo, je me suis dit que j’allais la partager ici. Cette Néo-Zélandaise vit à Paris et la plupart des points qu’elle mentionne dans sa vidéo me parlent. J’ai regardé quelques extraits d’autres vidéos qu’elle a faites et de mon point de vue, ce qu’elle a à dire est tout à fait valide. Je ne sais pas si toutes ses vidéos sont en anglais, mais celle-ci l’est, ainsi que celles sur lesquelles j’ai cliqué.