Je regarde pas mal de vidéos sur YouTube, principalement des extraits du Daily Show with Trevor Noah et d’autres émissions américaines du même genre, mais je regarde aussi parfois des vidéos en français, et YouTube me recommande des vidéos dans les deux langues. Aujourd’hui, il m’a recommandé une interview d’Edouard Louis, écrivain que je n’ai jamais lu mais dont je connais le nom. Et que cette interview m’a donné très envie de lire.
YouTube me connait bien car j’ai trouvé cette interview formidable et le discours de cet homme très poignant. Elle dure 25 minutes et sachez qu’il y est question de violences sexuelles, mais pas que. Il évoque d’autres types de violences également. Si entendre parler de viol est difficile pour vous, n’écoutez pas les 3 premières minutes.
C’est le titre d’une petite émission quotidienne diffusée sur TV5 qui parle de la langue française. Le professeur n’est autre que Bernard Cerquiglini, linguiste dont je parlais la semaine dernière, auteur de Le/La ministre est enceinte, et que j’aime beaucoup. Chaque émission dure aux alentours de 2 minutes, durant lesquelles il explique les difficultés de la langue française sur un ton humoristique.
On peut aussi lire un entretien très intéressant du professeur ici.
Et vous pouvez télécharger l’application Merci professeur ! de TV5 Monde sur votre téléphone pour faire des quiz rapides suite aux vidéos. Ou du moins, j’espère que vous pourrez le faire car j’ai l’impression que le lien est cassé. Je leur ai écrit, mais comme je n’ai pas eu de réponse, je ne sais pas si c’est un problème qui les intéresse ou non…
Vraiment comprendre une langue et une culture qui ne sont pas les nôtres, c’est difficile. Tellement de facteurs entrent en jeu. Je pense que c’est impossible de comprendre tous les aspects d’une culture sans avoir vécu en immersion dans celle-ci. Et même après des années d’immersion, il y aura toujours des détails qui nous échapperont et des références que nous ne comprendrons pas.
J’ai vécu de nombreuses années à Londres, j’ai épousé un Anglais, je parle et comprends très bien la langue depuis très longtemps, mais de temps à autre, il y a des blagues qui m’échappent, des références que je ne comprends pas, tout en ayant compris tous les mots. Ma vie en dehors du travail se déroule principalement en anglais. Je regarde plus de programmes télévisés, de films et de séries en anglais qu’en français, je lis plus en anglais qu’en français, je préfère l’humour anglophone (de très loin) à l’humour français, et pourtant, il y a des petits trous dans mes connaissances. Et il y en en aura toujours. Je les comble au fur et à mesure, mais je ne pourrai jamais avoir grandi en Angleterre. Quoi que j’apprenne, j’aurai toujours grandi en France. Et l’humour français me fait peu rire en général, à quelques exceptions près. Toutefois, je comprends toutes les références. Même quand je ne rigole pas.
Aujourd’hui, je veux vous parler d’un programme télévisé français que je trouve super drôle. Déjà, c’est un programme qui est sorti quand je vivais encore en France, en 2001, créé par un Français, Alain Chabat, qui est une référence de l’humour pour ma génération. C’est de l’humour complètement farfelu, et ça m’amuse beaucoup. Quand j’étais plus jeune, Chabat faisait partie d’un groupe, Les Nuls, que je trouvais hilarants. En 1994, ils avaient écrit et joué dans un film, devenu culte pour toute une génération : La cité de la peur. La bande-annonce me fait encore rire. Mais il est possible que de votre côté vous ne trouviez pas ça si drôle que ça.
Le Burger Quiz, avait duré un an à la télé, ma dernière année en France, puis s’était arrêté. Et il a repris l’année dernière, ce que j’ai découvert il y a quelques mois seulement, grâce à une personne qui met tous les épisodes en ligne sur YouTube ! De temps en temps, je regarde un épisode et je me marre. Mais je ne l’ai encore jamais recommandé à mes étudiantes pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le langage utilisé est très familier, voire vulgaire, et ça ne plaît pas à tout le monde. En général, je ne suis pas fan de vulgarité, mais le ton sur lequel tout est dit est tellement troisième degré, tout est tellement absurde que rien ne me paraît réellement vulgaire. Pour moi c’est une évidence, mais si le français n’est pas votre langue maternelle, il est possible que vous ne saisissiez pas le troisième degré. Je ne sais pas en fait. Donc, dans le doute, je me suis abstenue jusqu’ici. Ce n’est pas fait pour choquer. C’est fait pour divertir. Et ça marche pour moi. Mais la raison principale pour laquelle je ne parle pas de ce programme à mes étudiantes, c’est que je ne suis pas sûre qu’elles trouveraient ça drôle comme moi je trouve ça drôle. Les références sont tellement franco-françaises que si l’on ne connaît pas très bien la culture, je pense qu’il est difficile d’apprécier ce qu’on entend à sa juste valeur.
Cependant, si vous avez un niveau avancé, que vous n’êtes pas contre l’humour absurde, cela pourrait être un exercice de compréhension orale intéressant. De plus, vous pourriez découvrir des célébrités françaises (il y en a 5 par épisodes) et développer vos connaissances de la culture française, tout en développant votre vocabulaire familier et autre. Parfois, ils parlent de façon soutenue aussi !
Le jeu se déroule en trois parties durant lesquelles deux équipes s’affrontent : l’équipe mayo et l’équipe ketchup. 2 candidats par épisodes. Il y a une épreuve au début, plus ou moins juste et toujours farfelue, pour permettre à un des candidats de prendre la main. Chaque candidat est assisté par deux personnes célèbres et ils doivent répondre à des questions toutes plus loufoques les unes que les autres. Tout ça dans une ambiance très détendue. Personne ne se prend au sérieux, et je crois que c’est ça qui me plaît vraiment. Les Français ont tellement tendance à se prendre la tête sur tout, à tout prendre au sérieux. Ils ne sont pas le peuple le plus détendu au monde. Ils peuvent être tellement négatifs et pessimistes. Mais quand on regarde le Burger Quiz, on oublie ça ! Ce programme, c’est un OVNI, et je le recommande vivement contre la morosité. J’aimerais bien savoir s’il y a des personnes n’ayant pas grandi ou vécu en France et n’ayant pas le français comme langue maternelle qui trouve ce programme hilarant !
Mettez un groupe de Français qui ont grandi dans les années 80-90 (voire la fin des années 70) ensemble pour une soirée et il est très probable qu’avant la fin de la soirée, ils parlent de dessins animés et se mettent à chanter ensemble les génériques qui ont bercé leur enfance. Vous serez peut-être surpris de cette nostalgie et de la passion avec laquelle ils évoquent leurs souvenirs. Et vous serez peut-être inquiet de les entendre hurler des chansons qui parlent de personnages étranges accomplissant des exploits encore plus étranges.
Dans la France des années 80-90, il y avait une grande variété de programmes pour enfants à la télévision. Certains de ces dessins animés étaient américains (tels que Cosmocats, Musclor et les maîtres de l’univers, Denver le dernier dinosaure…) mais la majorité étaient japonais. Je pourrais probablement en lister au moins une centaine (je n’exagère même pas) et je me souviens encore de dizaines de génériques. Et bien que je ne sois pas du tout nostalgique du passé, j’éprouve un sentiment difficile à décrire quand je me replonge dans mes souvenirs et repense aux dessins animés que je regardais: un mélange d’excitation et de joie que j’ai envie de partager avec d’autres personnes qui comprennent à quel point c’était bon la télé pour enfants à cette époque !
J’ai été amoureuse d’un grand nombre de personnages de dessins animés quand j’étais enfant : entre autres, le prince Actarus de Goldorak, Pégase des chevaliers du zodiaque, Albator de la série éponyme et qu’on retrouvait aussi dans Galaxy Express 999, Jayce de Jayce et les conquérants de la lumière… Et oui, bien sûr, je réalise que ce sont des dessins !
J’étais fascinée par les filles aux pouvoirs magiques telles que Creamy et Gigi et les gentilles filles à qui il arrivait plein de malheurs comme Princesse Sarah, Georgie et Candy. J’aimais leurs personnages et leurs grands yeux ! J’adorais les filles voleuses d’art de Signé Cat’s Eyes et la folle famille de Max et Compagnie. Je jouais à Bioman dans la cour de récré avec mes copains et copines, je tremblais pour Judo Boy à chaque combat, je rêvais de voyager dans la bulle de Clémentine, j’admirais Lady Oscar… Je n’ai jamais aimé le foot mais je regardais Olive et Tom, même s’il fallait parfois attendre trois épisodes pour savoir si le ballon allait rentrer dans la lucarne ou pas.
Il est fort probable que tout ceci ne vous dise rien. Mes amis anglais ne connaissent aucun des dessins animés diffusés en France à l’époque. Je suis persuadée que ça explique beaucoup des différences entre les Anglais et les Français ! Je sais que certains de ces dessins animés étaient diffusés en Italie et en Espagne aussi, mais moins qu’en France. Je ne crois pas que les dessins animés japonais ait été très populaires aux US.
A cette époque, les enfants vivaient au rythme du Club Dorothée. C’était l’émission pour enfants la plus populaire. Dorothée était la présentatrice mais c’était aussi une chanteuse adorée des enfants (c’était ma chanteuse préférée pendant des années – je ne sais plus comment la transition aux Guns N’ Roses s’est faite). J’avais tous ses disques et dès que je le pouvais, je regardais le Club Dorothée. L’émission s’est terminée lors de ma première année de fac, j’ai séché les cours pour regarder la dernière avec mes copines et on a pleuré !
Ce qu’il en reste, c’est une génération de Français avec des souvenirs fantastiques de tous ces dessins animés et je n’ai pas lu d’étude sur le sujet, mais je suis prête à parier que la fascination de beaucoup de Français pour le Japon (la mienne incluse) vient de là. Et on trouve tous dommage que les enfants des générations suivantes n’aient pas connu le Club Dorothée et tout ce qui allait avec. J’ai personnellement offert à des enfants dont je suis proche plusieurs coffrets de DVD de séries complètes pour qu’ils puissent connaître ces petits plaisirs. Il y a plus que la télé dans la vie, certes, mais pour tout Français qui a grandi dans les années 80-90, les dessins animés, ça compte !
Si vous aimez les dessins animés, c’est aussi une autre façon d’aborder le français. Evidemment, ce sont des doublages, mais à moins de parler japonais, le français, ça passe bien en dessin animé. Et il n’y a pas de problème de synchronisation. J’ai trouvé cette liste en ligne. Elle n’est pas exhaustive, mais c’est assez pour commencer. La grande majorité des génériques se retrouvent sur YouTube. Si ce n’est pas votre tasse de thé, ce n’est pas un problème, mais si ça l’est, c’est un moyen certain de connecter avec les Français qui ont aujourd’hui entre 25 et 45 ans (à peu près) et qui n’ont pas oublié les enfants qu’ils étaient ! Voici une autre liste avec des liens directs vers les génériques.